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  • Benjamin Lemaire, agent de youtubeurs et community manager de célébrités comme Sophie Marceau ou JoeyStarr, a été mis en examen et placé en détention pour corruption de mineur aggravé et atteinte sexuelle sur mineur aggravée.
  • Une lettre de dénonciation, à laquelle ont participé huit personnes dont des youtubeurs, a par ailleurs été reçue par le parquet de Paris.
  • Une enquête de BuzzFeed News montre comment cet homme, âgé de 31 ans, a utilisé son influence sur Twitter et YouTube pour aborder des mineurs, parfois de moins de 15 ans, pour avoir des conversations de nature sexuelle avec eux.

Le 12 juillet paraît dans Les Inrocks une enquête accablante pour Jean-Marc Morandini. L’animateur-producteur est accusé d’avoir utilisé son influence et sa websérie, Les Faucons, pour inciter de jeunes acteurs, entre 18 et 25 ans, à se dénuder et à se masturber devant la caméra. Pendant plusieurs jours, l’affaire Morandini connaît de multiples rebondissements. Deux enquêtes sont ouvertes, et Jean-Marc Morandini est mis en examen pour «corruption de mineur aggravée», suite à des accusations anciennes qui ont ressurgi après l’enquête des Inrocks.

Le soir même, c’est une autre affaire qui agite le milieu des youtubeurs. Sur Twitter et Snapchat, plusieurs d’entre eux font des allusions lourdes de sous-entendus. Alexandre Calvez, un youtubeur spécialisé dans les tests de recettes et de produits, écrit ainsi sur Twitter: «Malheureusement, des #Morandini, il y en a partout. Y compris dans l’univers de YouTube.» Sur Snapchat, d’autres youtubeurs, comme Horia ou Guilhem de la chaîne «Masculin Singulier», évoquent aussi cette affaire. «Des Morandini, dans le monde de YouTube, y en a. Il y en a un avéré en tout cas», dit ce dernier. Le 5 septembre, plusieurs personnes, dont

, citent un nom: Benjamin Lemaire.

Âgé de 31 ans, Benjamin Lemaire est un manageur touche-à-tout, imprésario de youtubeurs, community manager de célébrités comme Sophie Marceau, influenceur doué pour monnayer sa notoriété grandissante dans ce petit milieu. Cela fait quelques mois que des captures d’écran, montrant des échanges qu’il aurait eus avec des adolescents sur Twitter, circulaient sur le réseau social.

Depuis quelques mois, l’étau judiciaire se resserre autour de Benjamin Lemaire. Selon nos informations, il a été placé en détention le 28 octobre pour des chefs de «corruption de mineurs de moins de 15 ans aggravée par l’utilisation d’un moyen de communication électronique, atteinte sexuelle sur mineur de moins de 15 ans aggravée et détention d’images pédopornographiques». Dans cette affaire, la victime présumée est actuellement âgée de 14 ans, selon une source judiciaire. Contacté par BuzzFeed News, le parquet de Paris a confirmé les chefs d’inculpation et indiqué que Benjamin Lemaire se trouvait encore en détention le 4 novembre, mais n’a pas souhaité en dire plus. Ce n’est pas la première fois que Benjamin Lemaire est incarcéré. Selon nos informations, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte début 2015 pour des faits commis sur des mineurs entre 2011 et 2014, il avait passé quatre mois en prison avant d’être placé sous contrôle judiciaire en avril 2015. C’est dans le cadre de cette instruction que de nouvelles accusations sont apparues en septembre, qui l’ont conduit de nouveau en détention.

En septembre dernier, une «dénonciation de faits pouvant constituer une infraction pénale» a par ailleurs été adressée au parquet de Paris. Cette lettre est signée par huit personnes, dont des youtubeurs qui ont recueilli de nombreux témoignages. Les faits évoqués remontent à 2010. Ils ont donné lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire. Le nom de Benjamin Lemaire est connu «depuis plusieurs années», indique une source judiciaire. Et pas seulement à Paris: dans une autre affaire impliquant au moins un mineur, un juge a été saisi en 2007 à Nanterre. Le parquet de Nanterre n’a pas souhaité répondre à nos questions sur cette affaire.

Au cours de notre enquête, nous avons pu recueillir plusieurs témoignages de mineurs abordés sur les réseaux sociaux par Benjamin Lemaire. Ils font état d’avances sexuelles poussées, d’envoi de photographies indésirables ou de propositions de rencontres. L’ensemble des témoignages recueillis par BuzzFeed News montre comment Benjamin Lemaire utilise son influence sur des réseaux sociaux comme YouTube ou Twitter pour aborder des adolescents de 13 à 17 ans.

Bien entendu, le nom de Benjamin Lemaire est loin d’être aussi connu que celui de Morandini. Mais l’homme de 31 ans s’est construit une petite réputation dans le milieu numérique parisien. Il tient un blog, toujours le même, depuis 2004, et se décrit comme un «slasheur», un touche-à-tout s’adonnant à la photographie, à la musique et au numérique....

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Un demi-millier de photos de son enfance ont été publiées par ses parents, dont des images embarrassantes que son père refuse de retirer : cette jeune Autrichienne les attaque en justice.

Qui ne connaît pas des parents (un peu trop) enthousiastes qui publient un feuilleton continu sur la vie de leur chérubin  ? Mais en grandissant, l’enfant peut trouver que ça va trop loin. En Autriche, une jeune fille de 18 ans poursuit même en justice ses parents pour cela. A sa majorité, elle a pris un avocat, Michael Rami.

Celui-ci a déclaré au journal autrichien The Local que les parents de la jeune femme (restée anonyme) ont publié depuis sept ans quelque 500 photos d’elle, y compris bébé lors de changement de couches, ou apprenant à faire sur le pot.

«  Je suis fatiguée de ne pas être prise au sérieux par mes parents  », a commenté la plaignante, dont le procès est prévu en novembre  :

«  Ils ne connaissent ni la honte ni les limites, et s’en fichent si c’est une photo de moi assise aux toilettes ou nue dans mon berceau – toute ma vie a été photographiée et rendue publique.  »

En France : jusqu’à 1 an de prison

Elle a demandé à ses parents de retirer les images, ce qu’ils ont refusé – son père estime que puisqu’il a pris les photos, elles lui appartiennent et il a le droit de les publier.

Les lois autrichiennes sur la vie privée appliquées aux réseaux sociaux sont moins strictes que dans d’autres pays, indique The Local, qui relève qu’au contraire en France la publication d’une photo sans le consentement de la personne peut être fortement sanctionnée – jusqu’à un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

En février, la gendarmerie nationale a lancé en France un avertissement, en rappelant aux parents : « Poster des photos de ses enfants sur Facebook n’est pas sans danger ! Il est important de protéger la vie privée des mineurs et leur image sur les réseaux sociaux. »

En Grande-Bretagne, rapporte le Telegraph, une étude estime qu’un parent a en moyenne posté près de 1 500 photos de ses enfants sur les réseaux sociaux quand ils arrivent à l’âge de cinq ans. 79% croyaient à tort, selon l’étude, que des étrangers ne pouvaient pas voir les photos de leurs enfants...

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En 2000, Yahoo ! valait 125 milliards de dollars et, en 2016, soit seize années après, elle ne valait plus que 4,8 milliards de dollars. Comment la valeur d’une société peut-elle fondre de la sorte ?

Le 25 juillet 2016, la direction de Yahoo ! annonçait être parvenue à un accord avec l’opérateur américain des télécommunications Verizon pour lui vendre ses activités de cœur de métier pour 4,8 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros).

Le PDG de Verizon indiquait, dans un communiqué, que les activités de Yahoo ! seraient intégrées dans la même division que celles d’AOL, racheté en 2015, afin «  d’aider à accélérer nos revenus dans la publicité en ligne  »

Avec cette acquisition, Verizon met la main sur le moteur de recherche de Yahoo ! et ses nombreux services  : e-mail, actualités, finance, etc. Mais cette vente concrétise – comme l’ont souligné de nombreux observateurs – aussi l’échec de la stratégie de Marissa Meyer, une étoile montante de Google recrutée en juillet 2012 à prix d’or pour relancer un des pionniers de l’Internet commercial.

À la suite de la vente de ses actifs commerciaux, Yahoo ! ne sera plus qu’un holding financier gérant ses participations dans Alibaba (15 %), le géant chinois du commerce en ligne, et dans Yahoo ! Japan (35,5 %).

Un annuaire devenu portail

Fondé en 1994, Yahoo ! a d’abord été un gigantesque annuaire qui référençait les meilleures adresses de la Toile. Le site a, par la suite, évolué sous la forme d’un portail, multipliant les services pour attirer et conserver les internautes.

Mais il a été dépassé par l’émergence de Google puis de Facebook, qui ont bouleversé les habitudes. Yahoo ! a perdu progressivement son statut de porte d’entrée du Web, qui faisait toute sa valeur.

Début 2000, juste avant l’éclatement de la bulle Internet, sa valorisation boursière culminait à 125 milliards de dollars. Mais le principal problème de Yahoo ! se trouvait dans son incapacité à monétiser sa large base d’utilisateurs.

Si la société affichait un milliard d’utilisateurs actifs par mois, sa part de marché sur le secteur des revenus publicitaires ne représentait que 2 % alors que Google domine le marché avec ses 54 % de part de marché.

Absent du mobile

Par ailleurs, malgré ses initiatives, Yahoo était complètement absent dans le domaine du mobile, écrasé par Google et Facebook. Les multiples acquisitions – qui ont culminé avec le rachat en 2013 du réseau social Tumblr – réalisées par la PDG Marissa Meyer ne permirent pas à Yahoo ! de renouer avec la croissance.

Alors qu’en 2008, Microsoft offrait 45 milliards de dollars pour prendre le contrôle de Yahoo ! , huit années après la société était cédée pour 4,8 milliards de dollars, presque dix fois moins....

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C’est un logiciel-espion ultra sophistiqué que viennent de découvrir Kaspersky et Symantec. A l’origine du développement du monstre, un Etat.

« Nous sommes certains que ce n’est que le sommet de l’iceberg. »

Les chercheurs de la société de sécurité informatique Kaspersky ont été bluffés. Pour preuve, le nom qu’ils ont donné à ce nouveau logiciel-espion hors du commun qu’ils ont déniché : « Projet Sauron ».

Une référence au légendaire grand méchant du « Seigneur des anneaux », le livre culte de J.R.R. Tolkien, qui peut voir partout grâce à son œil.

Le clin d’œil, présent dans les lignes de code du logiciel-espion, à l’œuvre majeure de la littérature fantastique ne doit pas occulter l’importance de la découverte.

Au service d’un Etat

Les ingénieurs de Kaspersky n’ont pas été les seuls à mettre la main sur Projet Sauron, comme l’explique Le Monde. Chez Symantec aussi on a découvert l’existence du monstre. L’entreprise a préféré le nommer Remsec.

Dans des rapports publiés le 7 août, chez Symantec, et le 8 août, chez Kaspersky, les deux entreprises spécialisées détaillent cet outil d’une sophistication sans égale et probablement au service... d’un Etat.

Elles ont découvert Sauron complétement par hasard. Kaspersky explique l’avoir repéré en septembre 2015 dans « un réseau appartenant à une institution publique » à la suite de la détection d’un niveau de trafic anormal. Pareil chez Symantec.

Que vise Projet Sauron ?

Selon les rapports des deux sociétés, Projet Sauron est actif depuis juin 2011 et s’est installé dans les « environnements Windows », précise le site Silicon.fr.

Selon les enquêtes des ingénieurs, le but de Sauron est de reconnaître ce qui est tapé sur un clavier, de voler des documents et des clés de chiffrement dans des ordinateurs infectés, ou des clés USB.

« À ce jour, plus de 30 organisations, victimes du logiciel, ont été identifiées », pointe Kaspersky. Elles se situent principalement en Russie, en Iran, au Rwanda et, potentiellement, en Italie.

« Nous estimons que beaucoup d’autres organisations et zones géographiques sont susceptibles d’être affectés », préviennent-ils.

De son côté, Symantec évoque la Chine, la Belgique et la Suède en plus de la Russie.

Kaspersky et Symantec pointent le rôle particulier des institutions visées par le logiciel-espion : 

  • Les gouvernements.
  • Les institutions militaires.
  • Les centres de recherches scientifiques.
  • Les opérateurs télécoms.
  • Les organisations financières.

Pourquoi une découverte si tardive ?

Cinq ans avant d’être mis à jour, c’est long, surtout pour un logiciel-espion. D’où le qualificatif « sophistiqué », utilisé par les deux sociétés de sécurité informatique.

Projet Sauron a été conçu différemment des autres logiciels-espions. Il se glisse dans des fichiers en apparence banals. Mais surtout, note Kaspersky...

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