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Les jeunes adultes, les homosexuels et les bisexuels sont les plus visés par la diffusion non consentie de photos intimes ou la menace de le faire.

Le revenge porn, ou porno de vengeance, vient de faire l’objet d’une évaluation aux Etats-Unis. Selon cette étude [PDF] sur «  la pornographie non consensuelle  », réalisée par le Data & Society Research Institute et le Center for Innovative Public Health Research, 4% des internautes américains, soit environ 10,4 millions de personnes, ont été menacées de ou ont subi le partage d’images explicites sans leur consentement (l’étude porte sur des images de nudité partielle ou totale, ou sans nudité mais à caractère sexuel).

3% des internautes US ont été menacés de diffusion en ligne de photo ou de vidéo explicite d’eux sans leur accord, et 2% ont effectivement vécu une telle diffusion.

Menaces et harcèlements

Les internautes lesbiennes, gay ou bisexuels (LGB) sont bien plus exposés que ceux qui s’identifient comme hétérosexuels  : 15% aux Etats-Unis disent avoir été menacés de revenge porn, et 7% que quelqu’un a réellement diffusé des images intimes contre leur gré.

Amanda Lenhart, une chercheuse coauteure du rapport, déclare  :

«  Nos découvertes montrent que des groupes particuliers – comme les jeunes adultes et les Américains lesbiennes, gay et bisexuels – ne sont pas seulement bien plus à risque d’être victimes de pornographie non consensuelle, mais qu’ils sont aussi plus exposés à expérimenter toute une variété de harcèlement et d’abus en ligne. Ça inclut d’autres types de violation de la vie privée, comme voir leur activité en ligne ou téléphonique suivie, ou avoir leurs mots de passe volés ou extorqués.  »...

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A toi la Jaguar, le lit à 103 000 dollars, la villa de luxe, les feux d’artifice perso... puis la sanction et la case prison.

Deux berlines Jaguar, 10 000 euros en cash, 250 000 euros répartis sur plusieurs comptes bancaires, du matériel informatique de pointe, des assurances vie... 430 000 euros d’avoirs en tout.

Tout ça en créant un site de téléchargement illégal appelé Zone Téléchargement (ZT). Dans le langage des millenials, un terme décrit parfaitement le train de vie des administrateurs de ZT : Thug Life.

En français, on dirait « vie de voyou ». Parce que les personnes derrière ZT sont bien des voyous.

Get rich or die tryin’ (or be a pirate)

A l’ère des billets cinéma MK2 à 10 euros et des Gaumont à 13, des jeux vidéo à 70 balles auxquelles il faut ajouter 15 euros de contenus payants tous les trois mois, des bouquins en papier dont on prédit la mort mais qui continuent à coûter 21 euros... les mecs derrière Zone Téléchargement ont exploité le bon filon.

Ils ont balancé sur le Net 18 000 films, 2 500 séries, 11 000 documentaires, 21 000 émissions TV (les chiffres proviennent de l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle, qui n’aime pas particulièrement ZT).

Ils se font des thunes en vendant sur leur propre plateforme des encarts publicitaires. Quand on sait que ZT accueillait 11 000 visiteurs uniques par jour et 3,7 millions de connexions par mois (sources policières), qu’il était classé comme le 11e site le plus consulté en France, on est moins surpris par les deux berlines Jaguar et les 430 000 euros.

D’autant qu’ils n’étaient pas très regardants sur la publicité. On y trouvait pas mal d’encarts publicitaires à caractère pornographique. A croire que sur les internets, quand tu télécharges « Walking Dead » illégalement, tu mates du porno obligatoirement (OK, j’avoue).

De Toulouse en Andorre

D’après les premiers éléments sortis dans la presse, deux Toulousains de moins de trente ans sont suspectés d’être à la tête de Zone Téléchargement (la gendarmerie n’a pas encore répondu à nos questions).

Ils avaient quitté la ville rose pour la principauté d’Andorre. Chacun logeait dans une baraque de luxe dans un quartier de luxe, à la paroisse d’Escaldes-Engordany. Sur une vidéo de la police andorrane reconstituant l’arrestation, on voit que l’un des deux avait déjà installé son sapin de Noël.

Ils risquent trois ans de prison et 300 000 euros d’amende pour contrefaçon. Si les charges de contrefaçon en bande organisée sont retenues, la peine de prison encourue s’élèvera à sept ans d’emprisonnement et l’amende à 750 000 euros. Les ayants droit, c’est-à-dire les plaignants dans cette affaire, estiment, eux, leur préjudice à 75 millions d’euros....

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L’un des plus gros sites de téléchargement illégal a été fermé par la gendarmerie. Que risquez-vous si vous étiez un de ses nombreux utilisateurs ?

Zone Téléchargement était un gros poisson pour les forces de l’ordre. Elles estiment que le site enregistrait 3,7 millions de connexions par mois et 11 000 visiteurs uniques par jour.

Pour Frédéric Delacroix, le Délégué général de l’Alpa, l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle, Zone Téléchargement était la plateforme prioritaire à abattre dans la défense des ayants droit. Contacté par téléphone, il avance ses propres chiffres : 

« Nous avons pu répertorier sur Zone Téléchargement plus 18 000 films, 2 500 séries, 11 000 documentaires, 21 000 émissions TV et 694 spectacles vivants. »

D’après le classement Alexa, Zone Téléchargement était le 11ème site le plus fréquenté en France. Y compris par vous ?

Les modo et les admin d’abord

Dans ce genre d’affaires, les poursuites et les sanctions se concentrent en général sur les administrateurs. En parallèle de la fermeture du site, sept personnes ont été interpellées en France et en Andorre. Trois personnes ont été placées en garde-à-vue. D’après la Sacem, deux d’entre elles sont des administrateurs.

Ont aussi été saisis « des voitures de luxe », des « biens immobiliers » et des « comptes épargnes ». Le business de Zone Téléchargement, basé sur la publicité, n’est pas sans rappeler celui, juteux, de Kim Dotcom, l’ancien gérant de la nébuleuse MegaUpload.

En octobre dernier, l’administrateur d’un site de téléchargement illégal (OMG Torrent) écopait de 5 millions d’euros de dommages et intérêts et d’une peine d’un an de prison (dont huit mois ferme). Dans cette affaire, quatre autre personnes avaient été poursuivies : une modératrice et quatre utilisateurs de la plateforme.

Le risque de l’utilisateur

Pour Xavier Berne, journaliste à NextInpact, contacté par téléphone : 

« Contre celui qui a “juste” téléchargé, en principe, il n’y a pas de poursuites dans ce type d’affaires. En revanche, celui qui a mis à disposition des liens, lui, il a plus de chances d’être poursuivi. »

Autrement dit, ceux qui ont eux-même mis à disposition des fichiers illégaux (des films, des musiques, etc.) pour les autres internautes.

Un membre de la Quadrature du net nous confirme que, dans ce genre d’affaires, « il n’y a quasiment jamais de poursuite contre les utilisateurs ».

Idem du côté de l’Alpa, qui voit mal comment appliquer des sanctions vu la masse d’utilisateurs inscrits sur Zone Téléchargement.

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Des chercheurs québécois ont fait une découverte surprenante : un ver utilise les objets connectés pour créer des profils Instagram bidon. Le but : alimenter le lucratif marché des faux « j’aime ».

Quand Olivier Bilodeau a rencontré Masarah Paquet-Clouston, il a immédiatement su qu’il fallait qu’ils collaborent.

Lui, chercheur chez GoSecure, une entreprise québécoise de cybersécurité, essayait depuis un moment de comprendre un malware du nom de Linux/Moose, qui roulait sur des routeurs – peut-être le vôtre – et lançait des requêtes vers les réseaux sociaux.

«  On s’est tout de suite douté que l’objectif était de contourner les filtres antispam de Twitter, Facebook, Instagram, etc. Ce qu’il nous manquait, c’était de savoir quel était le marché.  »

Elle, de son côté, se passionnait pour la cybersécurité et faisait une maîtrise en criminologie à l’université de Montréal. La jeune femme est donc venue faire un stage chez GoSecure.

Six mois plus tard, le duo, complété de deux autres acolytes (David Décary-Hétu et Thomas Dupuy), a mis au jour un incroyable marché noir du like [PDF] sur Instagram.

Pour expliquer tout cela au profane que je suis, Olivier Bilodeau et Masarah Paquet-Clouston, attablés à un café du centre-ville de Montréal, doivent se relayer pendant une bonne demi-heure…

 « Linux est partout »

Petit aparté technique, nécessaire pour comprendre la suite des choses  : Linux/Moose cible spécifiquement Linux. Vous utilisez seulement Windows, donc pensez que ça ne vous concerne pas  ? Détrompez-vous  : selon Olivier Bilodeau,

«  Linux est partout, dans tous les routeurs à la maison, les réfrigérateurs intelligents, les télévisions connectées, les caméras IP.  »

Plus précisément, Linux/Moose est un ver : il se réplique lui-même sur internet. Masarah Paquet-Clouston décrit :

«  Il scanne l’internet, et quand il trouve un routeur qui a les systèmes qu’il veut, il va tenter d’y entrer en devinant le nom d’utilisateur et le mot de passe. Souvent, les gens ne changent pas ça. Par défaut, ça peut être “ admin ”, “ password ”, “ 1234 ”… Personne ne va se rendre compte que le routeur est infecté, parce que tout ce que le ver fait, c’est utiliser Internet.  »

Pots de miel

Il s’installe sur un routeur, se multiplie, cherche d’autres routeurs où s’installer, etc. Chaque machine infectée devient une «  machine zombie  », c’est-à-dire qu’elle peut être contrôlée à distance par un cybercriminel.

Le malfaiteur peut donc passer des commandes que toutes les versions installées du logiciel malveillant vont se partager. Un serveur de commande et de contrôle permet à tout ce beau monde de communiquer, tout en préservant l’anonymat du cybercriminel. Cet ensemble, à la force de frappe considérable, a un nom  : c’est un botnet (réseau de bots). Fin de la parenthèse.

Pour comprendre les intentions de celui qui tirait les fils de ce botnet, l’équipe a créé des «  pots de miel  » pour piéger et observer les pirates : douze routeurs virtuels situés partout dans le monde, du Brésil à la Chine, sur lesquels a été installé Linux/Moose....

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