« On a affaire à des gens qui ont toujours une solution à pro­poser » : ces retraités qui aident les entreprises en difficulté

Economie

En deux ans, une association composée d’ex-banquiers, notaires ou cadres a sauvé une centaine de sociétés du dépôt de bilan.

Ils n’étaient pas faits pour s’entendre. D’un côté, l’« affreux patron », ancien garagiste à Cour-Cheverny, président local de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et amoureux de la Sologne. De l’autre, l’« affreux gauchiste », ex-directeur d’Urssaf, amateur de bridge et historien de la protection sociale. Depuis plus de dix ans, pourtant, Patrice Duceau et Marc Duval travaillent main dans la main pour venir en aide aux ­entreprises. « Une histoire de mecs », comme dit le premier. De « mecs » plus tout jeunes, serait-on tentée d’ajouter.

Quand ils se retrouvent, ce mercredi matin du mois de mars, dans les locaux pas très rutilants de la maison des entreprises de Blois, d’autres têtes blanches ou dégarnies sont déjà dans les murs. Tous appartiennent au Groupement de prévention agréé (GPA) du Loir-et-Cher, une association qui rassemble une vingtaine de retraités ­bénévoles. Patrons, ­banquiers, notaires, experts-comptables, huis­siers, cadres dans l’industrie… Emmenés par l’improbable duo, ils ont contribué à sauver du ­dépôt de bilan une centaine de ­sociétés ces deux dernières années. Depuis janvier, seize nouveaux cas sont sur la table.

Alors, devant l’armoire remplie de dossiers, « Duduce » égrène : « Là, les boulangers, là, les bars-tabacs, là, les industriels, là, le bâtiment, là, les travaux publics… ». « Ceux qui viennent nous voir, c’est un peu les gilets jaunesdes TPE et PME, ajoute-t-il. Ils arrivent fatigués, la honte au front. » Face à leur détresse, la première mission des bénévoles est d’évaluer la solidité de l’entreprise. Dans 25 % à 30 % des cas, la liquidation immédiate est préconisée. Pour les quelque 70 % restants, le « comité d’écoute » creuse, conseille.

L’idée, précise l’ancien garagiste, « c’est de faire du cousu main pour permettre à ceux qui ont un modèle économique viable de ­dépasser les coups durs ». En demandant des étalements de paiement, des moratoires sur le ver­sement des intérêts… « Quand on ne l’a jamais vécu, on ne sait pas jusqu’où on peut aller dans la gestion des dettes », explique Nicolas Lefebvre, dont la start-up a développé un robot d’échographie à distance. Certains sont dirigés vers le réseau associatif Initiative France, consacré au financement des créateurs et repreneurs d’entreprise. Le GPA espère aussi capter directement une partie des fonds de revitalisation détenus par la région et gagner ainsi en autonomie financière.


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