Garde nationale, la génération « Charlie Hebdo »

Sociétés

C’est un immense hangar où s’alignent Rangers et treillis derrière un long comptoir. On y entre en civil, on en sort en soldat. En apparence tout au moins. La mue ne prend qu’une demi-heure, le temps d’enlever un à un ses vêtements et de revêtir l’uniforme camouflage.

Au premier jour de leur formation comme réservistes de l’armée de terre, en ce début de vacances de la Toussaint, cinq jeunes filles attendent en petite tenue, frigorifiées, dans l’entrepôt d’Angoulême (Charente). Elles font partie des 118 volontaires qui s’apprêtent à rejoindre le camp militaire de La Courtine (Creuse) pour une expérience pilote de formation militaire initiale des réservistes (FMIR), regroupant, pour la première fois, des régiments venus de toute la France. L’armée l’a mise sur pied pour répondre aux nouveaux objectifs de recrutements – son vivier de réservistes doit grimper de 28 000 à 40 000 d’ici à 2019 – et tester un nouveau modèle de formation, qu’elle espère moins coûteux et plus efficace.

A La Courtine, les volontaires, âgés sauf exception de 17 ans à 35 ans, ont treize jours pour apprendre le fonctionnement et la discipline de l’armée, les gestes qui sauvent, manier une arme, tirer et passer, in fine, du statut de civil à celui de militaire de réserve.

« Un monde tellement à part »

Pour certains, la transition est brutale. Loïc, 19 ans, jette des regards interrogateurs autour de lui. En moins de deux heures, ce lycéen de l’île d’Oléron (Charente-Maritime) s’est retrouvé en treillis avec un fusil Famas et un masque à gaz entre les mains. « Ça fait bizarre, confie-t-il. C’est un monde tellement à part… En plus je viens d’un lycée relax où on tutoie les profs. Je ne m’attendais pas à avoir une arme aussi tôt. Je ne réalise pas qu’elle est vraie. »

Dans le groupe, d’autres volontaires sont plus à l’aise, déjà familiers du milieu militaire, voire décidés à s’engager plus tard dans l’armée active. Antonin, 18 ans, endosse son nouvel uniforme sans difficulté. « J’attendais ça (...)

Lire la suite sur lemonde.fr

Facebook Pin It

Articles en Relation

« Je préfère ne pas en parler » : le tabou des avortements en dépassement de dél... Image de Freepik Image de jcomp sur Freepik « Je préfère ne pas en parler » : le tabou des avortements en dépassement de délais Sophie...
Si la société française déprime, est-ce vraiment « la faute aux vieux » ? Selon une étude de l’Ipsos, 72 % des plus de 60 ans mais aussi 70 % des moins de 35 ans estiment que « c’était mieux avant&nb...
Un « bra » d’honneur : comment le soutien-gorge est-il devenu un symbole politiq... Le lancer de soutien-gorge annuel du Pink Bra Bazaar à la Tour Eiffel. Pink Bra Spring Un « bra » d’honneur : comment le soutien-gorge est-il d...
Avez-vous changé votre manière de vous déplacer depuis la pandémie ? Y'a-t-il vraiment eu un « un monde d’après » concernant les mobilités ? Overade Company / Unsplash Avez-vous changé votre manière de ...
Inceste : au-delà du bruit médiatique, entendre la tragique banalité du phénomèn... Oeuvre de l'artiste Niki de Saint-Phalle, qui a révélé en 1994 à sa propre fille l'inceste dont elle a été victime (Niki de Saint Phalle, Mon Secret, ...
Fécondité française : anatomie d’une chute Photo de Kelly Sikkema sur Unsplash Image de Freepik Fécondité française : anatomie d’une chute Didier Breton, Université de Strasbour...

ACTUALITÉS SHOPPING IZIVA