Promenade chez les utilisateurs d’Once, l’appli qui propose un seul rendez-vous par jour.
A gauche de l’écran, un jeune homme, biceps saillant et embryon de duckface. A droite, cinq jeunes filles posant devant les miroirs de leurs salles de bains ou dans leurs voitures.
Derrière l’écran, Amélie, « matchmaker en chef », est chargée de former des milliers d’hypothétiques futurs couples en décidant quelle jeune fille correspondrait mieux à l’éphèbe en polo Lacoste.
« Lui, il aime faire la fête, on voit des verres en arrière plan », commente la jeune femme. « Elle, elle est trop sophistiquée pour lui », continue-t-elle en balayant d’un revers de clic le profil d’une blonde au sourire figé. Le « match » sera plié en une dizaine de secondes – et il appartiendra aux deux jeunes gens de vivre heureux jusqu’à la fin de leurs jours respectifs ou de s’ignorer en bonne et due forme.
Bienvenue sur Once, application de rencontres qui se distingue de ses consœurs en ne proposant qu’un profil par jour à ses utilisateurs.
Mille grenouilles pour un prince
L’application, lancée en 2015 par l’entrepreneur Jean Meyer, veut revisiter les contes de fée en prouvant qu’il n’y a « pas besoin d’embrasser mille grenouilles pour trouver son prince ». Pour le fondateur de l’application, Once se différencie des nombreuses applications de rencontres par son approche « slow dating » qui valorise avant tout « la rencontre sérieuse sur le long terme ».
« Chez Once, les utilisateurs ne passent pas des heures à swiper pour trouver un profil qui leur convient, nos matchmakers font en amont ce travail pour eux. Nous remettons l’humain au cœur de la rencontre sur mobile avec nos équipes qui sélectionnent chaque jour le rendez-vous de nos utilisateurs », détaille-t-il.
Les « matchmakers » [L’Obs est allé à leur rencontre en février, ndlr] en sont la pierre angulaire du système Once. Ces entremetteurs ou marieuses modernes – la communication de l’application leur préfère le terme de « cupidons » –, sont étudiants, profs, secrétaires, et font défiler les profils présélectionnés par l’algorithme à mi ou plein temps.
« Ils touchent un salaire de base, plus des bonus en fonction du temps que les gens passent sur l’application. Ils peuvent gagner de 200 à 1 200 euros », commente Amélie...
Lire la suite : Once, l’appli anti-Tinder qu’on aime ou qu’on conspue
Articles en Relation
Proposition de loi sur la reconnaissance faciale : un pas de plus vers la survei...
«Assemblée redondante», 2015, UQAM. Cette installation de l'artiste Rafael Lozano-Hemmer détecte et enregistre les visages des passants de la rue Sain...
Les couples de même sexe sont-ils de plus en plus nombreux ?
En France, environ 150 000 couples de même sexe habitent ensemble. Cela représente 1 % des couples cohabitants. Tallie Robinson / Unsplash
Les ...
Fécondité française : anatomie d’une chute
Photo de Kelly Sikkema sur Unsplash
Image de Freepik
Fécondité française : anatomie d’une chute
Didier Breton, Université de Strasbour...
Inceste : au-delà du bruit médiatique, entendre la tragique banalité du phénomèn...
Oeuvre de l'artiste Niki de Saint-Phalle, qui a révélé en 1994 à sa propre fille l'inceste dont elle a été victime (Niki de Saint Phalle, Mon Secret, ...
Raconter le déclin de la « petite bourgeoisie culturelle »
Un vernissage devant un local associatif. J.F., Fourni par l'auteur
Raconter le déclin de la « petite bourgeoisie culturelle »
...
Jeux olympiques Paris 2024 : une opportunité pour penser le sport
Simulation de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Paris 2024
Jeux olympiques Paris 2024 : une opportunit...