« 2017 aura été l’année du coup de théâtre permanent »

Politique

Dans sa chronique, notre éditorialiste Gérard Courtois rappelle qu’il y a un an, l’année électorale qui s’annonçait semblait jouée d’avance. Mais c’est un tout autre scénario qui s’est écrit au printemps.

Chronique. C’était le 31 décembre 2016. Autant dire une éternité. Soulagé ou stoïque – le saura-t-on jamais ? –, François Hollande présentait aux Français ses derniers vœux présidentiels, après avoir renoncé à briguer un second mandat. « Il y a des périodes, dans l’Histoire, où tout peut basculer. Nous en vivons une », déclarait-il ce soir-là. Il ne croyait pas si bien dire. Tout a effectivement basculé, au terme de l’année politique la plus déjantée, la plus extravagante que l’on aura connue depuis des lustres.

C’est au point que l’on peine à se remémorer ce qui paraissait alors l’évidence. L’élection présidentielle se jouerait, à n’en pas douter, entre la droite et l’extrême droite.

Un mois après sa brillante victoire dans la primaire de la droite, François Fillon faisait figure de favori. Il avait pour lui une solide expérience, un programme libéral soigneusement préparé et cette allure de clergymanqui rassure le bourgeois. Les augures sondagiers lui accordaient près de 30 % des intentions de vote.

Son adversaire serait Marine Le Pen. Depuis qu’elle avait succédé à son père à la présidence du Front national, six ans plus tôt, elle avait débarrassé son parti de ses vieux oripeaux pétainistes, élargi son assise et marqué des points lors de toutes les élections intermédiaires. Avec 25 % des intentions de vote, la « candidate du peuple » était assurée de se qualifier pour le second tour.

Aucune compétition présidentielle n’est jouée d’avance

Les autres postulants semblaient condamnés aux seconds rôles. Poussé comme champignon en automne, hissé en quelques semaines autour de 15 % des intentions de vote, Emmanuel Macron pouvait bien s’égosiller devant 15 000 « marcheurs » réunis Porte de Versailles, son entreprise de dépassement du clivage droite-gauche paraissait trop présomptueuse pour réussir. Jean-Luc Mélenchon serait, avec talent, le représentant du vieux socle hercynien de la gauche radicale. Quant...


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