Par le

Devant le siège de Yahoo ! à Sunnyvale (Californie) du temps où la firme valait 45 milliards de dollars aux yeux de Microsoft - Christian Barmala/Flickr/CC

En 2000, Yahoo ! valait 125 milliards de dollars et, en 2016, soit seize années après, elle ne valait plus que 4,8 milliards de dollars. Comment la valeur d’une société peut-elle fondre de la sorte ?

Le 25 juillet 2016, la direction de Yahoo ! annonçait être parvenue à un accord avec l’opérateur américain des télécommunications Verizon pour lui vendre ses activités de cœur de métier pour 4,8 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros).

Le PDG de Verizon indiquait, dans un communiqué, que les activités de Yahoo ! seraient intégrées dans la même division que celles d’AOL, racheté en 2015, afin «  d’aider à accélérer nos revenus dans la publicité en ligne  »

Avec cette acquisition, Verizon met la main sur le moteur de recherche de Yahoo ! et ses nombreux services  : e-mail, actualités, finance, etc. Mais cette vente concrétise – comme l’ont souligné de nombreux observateurs – aussi l’échec de la stratégie de Marissa Meyer, une étoile montante de Google recrutée en juillet 2012 à prix d’or pour relancer un des pionniers de l’Internet commercial.

À la suite de la vente de ses actifs commerciaux, Yahoo ! ne sera plus qu’un holding financier gérant ses participations dans Alibaba (15 %), le géant chinois du commerce en ligne, et dans Yahoo ! Japan (35,5 %).

Un annuaire devenu portail

Fondé en 1994, Yahoo ! a d’abord été un gigantesque annuaire qui référençait les meilleures adresses de la Toile. Le site a, par la suite, évolué sous la forme d’un portail, multipliant les services pour attirer et conserver les internautes.

Mais il a été dépassé par l’émergence de Google puis de Facebook, qui ont bouleversé les habitudes. Yahoo ! a perdu progressivement son statut de porte d’entrée du Web, qui faisait toute sa valeur.

Début 2000, juste avant l’éclatement de la bulle Internet, sa valorisation boursière culminait à 125 milliards de dollars. Mais le principal problème de Yahoo ! se trouvait dans son incapacité à monétiser sa large base d’utilisateurs.

Si la société affichait un milliard d’utilisateurs actifs par mois, sa part de marché sur le secteur des revenus publicitaires ne représentait que 2 % alors que Google domine le marché avec ses 54 % de part de marché.

Absent du mobile

Par ailleurs, malgré ses initiatives, Yahoo était complètement absent dans le domaine du mobile, écrasé par Google et Facebook. Les multiples acquisitions – qui ont culminé avec le rachat en 2013 du réseau social Tumblr – réalisées par la PDG Marissa Meyer ne permirent pas à Yahoo ! de renouer avec la croissance.

Alors qu’en 2008, Microsoft offrait 45 milliards de dollars pour prendre le contrôle de Yahoo ! , huit années après la société était cédée pour 4,8 milliards de dollars, presque dix fois moins....

Lire la suite : Comment perdre 100 milliards : la leçon de Yahoo

Par le

C’est un logiciel-espion ultra sophistiqué que viennent de découvrir Kaspersky et Symantec. A l’origine du développement du monstre, un Etat.

« Nous sommes certains que ce n’est que le sommet de l’iceberg. »

Les chercheurs de la société de sécurité informatique Kaspersky ont été bluffés. Pour preuve, le nom qu’ils ont donné à ce nouveau logiciel-espion hors du commun qu’ils ont déniché : « Projet Sauron ».

Une référence au légendaire grand méchant du « Seigneur des anneaux », le livre culte de J.R.R. Tolkien, qui peut voir partout grâce à son œil.

Le clin d’œil, présent dans les lignes de code du logiciel-espion, à l’œuvre majeure de la littérature fantastique ne doit pas occulter l’importance de la découverte.

Au service d’un Etat

Les ingénieurs de Kaspersky n’ont pas été les seuls à mettre la main sur Projet Sauron, comme l’explique Le Monde. Chez Symantec aussi on a découvert l’existence du monstre. L’entreprise a préféré le nommer Remsec.

Dans des rapports publiés le 7 août, chez Symantec, et le 8 août, chez Kaspersky, les deux entreprises spécialisées détaillent cet outil d’une sophistication sans égale et probablement au service... d’un Etat.

Elles ont découvert Sauron complétement par hasard. Kaspersky explique l’avoir repéré en septembre 2015 dans « un réseau appartenant à une institution publique » à la suite de la détection d’un niveau de trafic anormal. Pareil chez Symantec.

Que vise Projet Sauron ?

Selon les rapports des deux sociétés, Projet Sauron est actif depuis juin 2011 et s’est installé dans les « environnements Windows », précise le site Silicon.fr.

Selon les enquêtes des ingénieurs, le but de Sauron est de reconnaître ce qui est tapé sur un clavier, de voler des documents et des clés de chiffrement dans des ordinateurs infectés, ou des clés USB.

« À ce jour, plus de 30 organisations, victimes du logiciel, ont été identifiées », pointe Kaspersky. Elles se situent principalement en Russie, en Iran, au Rwanda et, potentiellement, en Italie.

« Nous estimons que beaucoup d’autres organisations et zones géographiques sont susceptibles d’être affectés », préviennent-ils.

De son côté, Symantec évoque la Chine, la Belgique et la Suède en plus de la Russie.

Kaspersky et Symantec pointent le rôle particulier des institutions visées par le logiciel-espion : 

  • Les gouvernements.
  • Les institutions militaires.
  • Les centres de recherches scientifiques.
  • Les opérateurs télécoms.
  • Les organisations financières.

Pourquoi une découverte si tardive ?

Cinq ans avant d’être mis à jour, c’est long, surtout pour un logiciel-espion. D’où le qualificatif « sophistiqué », utilisé par les deux sociétés de sécurité informatique.

Projet Sauron a été conçu différemment des autres logiciels-espions. Il se glisse dans des fichiers en apparence banals. Mais surtout, note Kaspersky...

Lire la suite : Faites coucou à Sauron, le logiciel-espion d’Etat que l’on vient de découvrir

Par le

Il y a quelques jours, Facebook annonçait qu’il allait donner davantage de place aux publications de vos amis. Voici une astuce pour continuer à recevoir les informations diffusées par vos médias préférés.

Après les bouleversements des fils d’actualité de Twitter et Instagram, c’est au tour de Facebook de revoir – encore une fois ! – le niveau de visibilité des publications sur le réseau social.

Il y a quelques mois, Facebook avait donné un coup de pouce aux vidéos en direct. Cette fois, il va privilégier la présence des « amis » (au sens des contacts acceptés comme tels par l’utilisateur), et leurs publications  ; ce qui réduira automatiquement la visibilité de certaines pages.

Concrètement, seules les publications des médias les plus partagées par vos amis seront visibles sur votre fil d’actualité. Les autres infos passeront à la trappe.

Chacun peut régler son fil d’actu

Pour éviter de louper les publications de vos médias – ou entreprises – préférés, il existe une astuce. Allez, c’est cadeau :

Sur la page Facebook du média de votre choix – au hasard Rue89 – cliquez sur la petite flèche à côté du bouton « j’aime déjà ». Un menu s’affiche. Vous pouvez alors sélectionner « Voir en premier » dans votre fil d’actualité....

Lire la suite : Voilà comment faire pour garder de l’info dans votre fil d’actu Facebook

Par le

« C’est en France la Belgique ? » Les perles de la téléralité dans un Tumblr

Ce site tenu par un jeune Lyonnais saucissonne la téléréalité en GIF bien sentis. Un régal.

Envie de vous moquer mais sans vous coltiner l’intégralité d’une émission de téléréalité ? Le Tumblr « Réalité à la Française » recense pour vous les perles de ces programmes sous forme de courts GIF, ces images en boucle qui circulent sur Internet.

« C’est en France la Belgique ? », demande une candidate des « Princes de l’Amour ». « Le cordon bleu, c’est ma vie, c’est ma passion », affirme avec assurance une jeune femme dans « Top Chef », prête à en découdre. Devant des tableaux de Nelson Mandela façon pop part, une des membres des « Marseillais South Africa » s’enflamme :

« Steph, c’est qui ce mec qui est partout dans notre maison, sur les tableaux là ? J’sais pas qui c’est ! Tu sais qui c’est qu’on dirait, lui ? L’acteur américain, tu vois qui je veux dire ? Siiii, le vieux avec les cheveux grisonnants qui fait plein de films ! »

« Pour faire marrer mes potes »

Derrière ce site sur lequel on peut donc passer des heures, se cache Victor, un Lyonnais de 25 ans. « À la base, c’était surtout pour faire marrer mes potes », raconte-t-il.

« On communique beaucoup par GIF, que ce soit par texto, sur Facebook, Twitter... J’en avais marre d’utiliser tout le temps les mêmes et j’ai commencé à créer les miens dès 2012. »

Le jeune homme ouvre alors son Tumblr pour les regrouper, puisant son inspiration dans realitytvgifs.tumblr.com, « véritable parent américain non officiel »...

Lire la suite : « C’est en France la Belgique ? » Les perles de la téléralité dans un Tumblr

Par le

Depuis quelques jours, vous êtes peut-être assaillis d’images de petites créatures chamarrées, qui posent en plein milieu de la rue. Normal : le monde entier est à la recherche de Pokémon.

Il se passe un phénomène bizarre. Depuis mercredi, des hordes de personnes se baladent dans les rues du monde entier, smartphone brandi sur un endroit absurde – trottoir vide, siège de bureau, entrée d’un bâtiment quelconque. Et postent des images de leur balade sur Internet.

Dernière tendance sur Instagram ? Non, communion autour d’une madeleine vidéoludique du début des années 2000 : Pokémon. Oui, le jeu avec une souris jaune qui couine (Pikachu) et une bande son française qui dévore le cerveau (« attrapez-les touuuus ! Attrapez les touuuuus ! POKEMON ! »).

La franchise de Nintendo est de retour depuis le 6 juillet avec « Pokemon Go », un jeu à télécharger sur mobile, qui permet de capturer les fameuses bébêtes non pas dans monde virtuel, mais dans l’environnement qui nous entoure.

L’application signale aux joueurs quand ils sont proches d’un Rondoudou ou d’un Salamèche, qui s’affichent alors sur leur écran, comme s’ils étaient vraiment en face d’eux. 

Réalité augmentée et jeux de piste 

Le jeu s’appuie donc à fond sur les jeux grandeur nature, en vogue bien avant Internet, et la réalité augmentée, qui mêle images inventées aux lieux, bien réels ceux-ci, captés par la caméra du téléphone. 

Et la franchise semble réussir là où Google, avec ses lunettes connectées, a échoué. Dans la poignée de pays où Pokemon Go est déjà sorti (en Asie, en Océanie et en Amérique du Nord), le jeu culmine déjà au sommet des apps gratuites les plus téléchargées. Figure même en haut du classement des applications générant le plus de revenus – comme souvent avec les jeux mobiles gratuit, des objets payants sont proposés pour avancer plus vite... 

Lire la suite : Tout l’Internet est en train de chercher des Pokémon

Par le

Si vous avez réglé un de vos comptes Google pour conserver la trace de vos navigations et recherches, vous pouvez accéder à votre historique et recevoir des publicités ciblées.

Par le gigantisme de ses chiffres (3,5 milliards de recherches par jour) et l’usage abondant de ses traqueurs de navigation, Google peut en savoir beaucoup sur chaque internaute.

Le moteur de recherche propose désormais une série d’outils pour laisser les utilisateurs voir ce que son service de suivi publicitaire apprend sur eux.

« Mon Activité » permet aux internautes de voir tout ce que Google a détecté sur leurs pratiques en ligne (la recherche bien sûr, les vidéos regardées sur YouTube, la navigation sur Chrome, l’activité effectuée grâce au système d’exploitation Android sur mobile...).

Dans le menu paramètres, on peut aussi préciser les thèmes qui nous intéressent pour recevoir des publicités sur ces sujets.

Le système a l’avantage d’être en « opt-in » – pour les annonces de Google même dans ses services. Autrement dit, si vous ne vous inscrivez pas, vous ne recevrez pas de pub ciblée (contrairement à la plupart des services similaires de précision des centres d’intérêt, y compris sur Facebook, relève le Guardian).

Lire la suite : Google dévoile ce qu’il sait sur vous

Par le

Le reporter Yuval Orr a plongé dans les profondeurs de « la face cachée d’Internet ». Il n’y a pas trouvé que des trafics et des crimes : il a rencontré des activistes qui se battent pour défendre les droits humains fondamentaux.

C’est le milieu de l’hiver et je me trouve dans un container quelque part à la périphérie de Berlin. Un groupe électrogène ronfle doucement dehors, alimentant en électricité le « labo » de fortune d’un petit groupe de hackers et de cryptoanarchistes allemands. L’unique œuvre d’art décorant les parois, un poster annonçant « Respect de la vie privée », me rappelle les raisons de ma présence ici.

« Dans le cadre, il ne doit y avoir que le container et moi », me rappelle Smuggler (« Le Passeur »), le pseudo que m’a donné un des deux hommes que je suis venu rencontrer. Avant que la caméra ne tourne, Smuggler se couvre le visage d’un masque noir et réajuste ses lunettes.

Il ne me révélera pas son vrai nom – ni devant la caméra, ni ailleurs – ni aucune information pouvant permettre de l’identifier. Notre rencontre a été permise grâce à un bon mois d’échange de messages sur un salon IRC [Internet Relay Chat : un protocole de communication textuelle en ligne, ndt], privé et anonymisé, mis en ligne par un collectif anarchiste. Il n’a pas de téléphone portable, pas de compte en banque : il semble que l’auto-proclamé extrémiste de la vie privée ait peu de goût pour une vie normale.

Ajoutons aussi, et je tiens à le dire, que c’est un individu extraordinairement équilibré.

Une révolution intégrale

Les précautions prises par les deux hommes que je suis venu rencontrer, Smuggler et Frank Braun (un pseudonyme choisi en raison de sa banalité en Allemagne, l’équivalent de James Smith aux USA) – lancer un dé pour déterminer quel taxi nous allions prendre à l’aéroport, exiger que j’éteigne mon smartphone pendant que nous roulions – m’ont d’abord donné l’impression de participer à un jeu.

Pourtant, tous deux, et d’autres comme eux, sont mortellement sérieux à propos de ce qu’ils tentent d’accomplir : une révolution intégrale, visant à récupérer une totale indépendance vis-à-vis de tous les mécanismes imaginables mis en place par les gouvernements, vis-à-vis du système financier planétaire et des régimes politiques quels qu’ils soient.

Dans un monde où les données personnelles sont rapidement en train de devenir une monnaie globale, leur outil le plus crucial afin d’atteindre ce noble but est la vie privée et leur capacité à rester anonymes.

Lire la suite : En enquêtant sur le Darknet, je me suis retrouvé dans un container à Berlin