Procès Balkany : les époux devant la justice pour « fraude fiscale » et « corruption »

Politique

Le maire de Levallois Patrick Balkany et son épouse Isabelle doivent comparaître à partir de lundi. Ils sont accusés d’avoir dissimulé leur patrimoine, notamment des villas aux Antilles et à Marrakech, et son origine douteuse.

A partir du lundi 13 mai, la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris va passer six semaines dans un épais brouillard, formé de sociétés offshore au Panama et aux Seychelles, de comptes bancaires au Liechtenstein et à Singapour, de fiduciaires suisses et de prête-noms zélés, dans lequel Patrick et Isabelle Balkany ont tenté, selon la justice, de dissimuler aux yeux du fisc une partie de leur patrimoine. « Au minimum 13 millions d’euros », évalue l’ordonnance de 92 pages qui a renvoyé les deux époux de 70 et 71 ans devant le tribunal.

Dans cet entrelacs qu’ils ont passé plus de quatre ans à démêler, les juges chargés de l’instruction du dossier, Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon, ont trouvé de quoi faire comparaître le maire (Les Républicains) de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et sa femme, qui est également première adjointe, pour « fraude fiscale » et « blanchiment de fraude fiscale ». Lui devra également répondre des chefs de « corruption passive » et « blanchiment de corruption ».

L’indéboulonnable édile – élu pour la première fois en 1983, candidat déclaré pour 2020 – encourt dix ans de prison ; sa femme, cinq. L’affaire est autrement plus sérieuse que celle qui, en 1996, avait valu quinze mois de sursis au couple, condamné à l’époque pour avoir payé avec l’argent municipal trois employés de maison travaillant exclusivement à son service.

« Instruction exclusivement à charge »

Le procès doit se dérouler jusqu’au 20 juin. A la veille de son ouverture, le doute subsistait quant à la présence d’Isabelle Balkany, hospitalisée le 1er mai à la suite d’une tentative de suicide survenue quelques heures après la publication, sur Facebook, d’un texte dans lequel elle disait tout le mal qu’elle pensait des journalistes, « navrants scribouillards nécrophages », et des juges, coupables d’une « instruction exclusivement à charge ».

« Les investigations ont été guidées par deux questions, écrivent Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon dans leur ordonnance. Quelle est l’étendue du patrimoine des époux Balkany ? Comment ces avoirs ont-ils été financés ? » La réponse à la première question a été soufflée en grande partie par Didier Schuller, un ancien proche de Patrick Balkany, qui a été trahi par ce dernier.

Entendu en 2013 dans le cadre d’une autre instruction, Didier Schuller – condamné en 2005 dans l’affaire des HLM des Hauts-de-Seine, tandis que Patrick Balkany était relaxé – a déballé ses dossiers en guise de vengeance, révélant que son ancien allié possédait un important patrimoine immobilier occulte. Une enquête a été ouverte, qui a fait apparaître la luxueuse villa Pamplemousse à Saint-Martin, dans les Antilles françaises, la villa Dar Gyucy, dans la palmeraie de Marrakech (Maroc), et « les montages de plus en plus sophistiqués » mis en place par les Balkany afin de « ne pas apparaître comme les véritables propriétaires ».


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