Une partie de nous voulait y croire, quand même. Croire que cette défense de la Juventus pouvait être prise en défaut, que si une équipe en avait les moyens c’était bien le Monaco de cette saison, avec les déboulés de Mendy, la justesse de Fabinho, les passes de Bernardo Silva, la précision de Falcao et la géniale insouciance de Mbappé. Mais non. L’ASM s’est cognée à un mur mercredi et a encaissé deux buts qui la privent quasiment de tout espoir, avant même le match retour, de se qualifier pour la finale de la Ligue des champions.

L’équipe aux 146 buts marqués cette saison toutes compétitions confondues aurait-elle atteint là ses limites ? C’est facile de le penser, en tout cas. « Ils ont mieux joué que nous, ils ont mérité leur victoire. C’est une équipe très intelligente, on n’a pas pu trouver beaucoup d’espaces », reconnaît sans problème Bernardo Silva. « Ce n’était pas notre jeu, on aime plus les matches ouverts », ajoute le vice-président Vasyliev. Pas de honte à avoir pris cette leçon, les Monégasques se situent déjà à un niveau bien au-delà de ce qu’on imaginait.

Sauf que ce n’est pas aussi simple que ça. Alors que l’on pensait voir arriver des joueurs fatalistes en zone mixte après ce 0-2 chirurgical, ces derniers ne sont pas démontés. « Non, je ne dirais pas que c’était trop haut, assure Tiémoué Bakayoko. On s’est quand même créé des occasions, et on aurait pu mettre un ou deux buts. » 

C’est vrai. Même Giorgio Chellini l’a reconnu, en disant qu’un « résultat de 2-1 aurait peut-être été plus juste ». Le défenseur n’a pas manqué de remercier Gigi Buffon, auteur de trois gros arrêts face à Mbappé, Falcao et Germain. « Il nous a juste manqué un brin de réalisme, estime Kylian Mbappé. Quand on voit le nombre de situations qu’on arrive à se créer et qu’on ne concrétise pas… Eux, c’est 100 % de réussite. Deux occasions franches, deux buts. C’est la différence majeure. »

C’est aussi le sentiment qui rejaillit à chaque fois qu’on affronte une équipe italienne. Mais bon, comme il reste un match retour et que ça ne sert à rien de baisser les bras maintenant, on est quand même tenté de croire - au moins un peu - les Monégasques quand ils disent que ça peut basculer. La supériorité des Italiens, quatre ans de moyenne d’âge et plus de cent matchs dans la compétition de plus que leurs adversaires, n’était peut-être juste que l’histoire de cette rencontre.