Devant la bouche de métro de Malpassé, dans le 13e arrondissement de Marseille, quatre militants de la France insoumise tractent. La plupart des passants sont au courant de la candidature de Jean-Luc Mélenchon à Marseille. Si les avis divergent sur la circonscription à privilégier – « il ne peut pas se présenter partout ? », demande Badrou, 23 ans –, tous ont leur idée de ce qu’il peut apporter à la politique marseillaise. « Ça va faire bouger les choses et ça va un peu renouveler la scène politique locale », se réjouit Quentin, 19 ans. Beaucoup évoquent, avec soulagement, la fin du clientélisme avec ce nouveau visage. 

Le candidat de la France insoumise pour l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon va donc se présenter aux élections législatives à Marseille. Il y était arrivé en tête pour le premier tour de l’élection présidentielle avec 24,82 % des voix. « C’est aussi une ville qui lui ressemble beaucoup. Il était très ému de voir pendant la campagne présidentielle une population qui a autant d’espoir. Il a une relation privilégiée avec la ville », avance Sarah Soilihi, sa porte-parole durant la campagne, et candidate dans la 3e circonscription.

Menucci le grand perdant

Si la circonscription ne sera annoncée que ce jeudi au cours d’une « visite de courtoisie » dans la ville, c’est la 4e qui remporterait les faveurs du leader du mouvement, selon nos informations. « C’est le centre-ville historique de Marseille, avec le quartier le plus pauvre d’Europe. C’est le symbole de la mixité », avance Sarah Soilihi. C’est aussi une circonscription déjà ancrée à gauche, qui serait à la portée du candidat de la France insoumise. Ce qui était loin d’être le cas de la 3e circonscription, sur les terres du Front national de Stéphane Ravier. « Ce serait tout à son honneur de se présenter face au FN et d’aider Sarah Soilihi, mais c’est très risqué », prévient Gérald Souchet, qui devait se présenter dans la 4e.

Dans la 7e circonscription, dans les quartiers Nord où Jean-Luc Mélenchon était très attendu après les résultats du premier tour, il aurait dû affronter Jean-Marc Coppola, tête d’affiche du Front de Gauche. « Les relations ne sont pas au beau fixe avec le PCF mais de là à affronter la tête d’affiche locale je ne crois pas », explique Hendrik Davi, candidat dans la 5e. 

C’est donc Patrick Mennucci, actuellement député de la 4e circonscription, le grand perdant de cette annonce. Il n’a pas tardé à réagir via un communiqué en regrettant que Jean-Luc Mélenchon se présente dans « la seule circonscription de l’arc méditerranéen où le Front national n’a aucune chance d’être au second tour. » Il ajoute qu'« en cherchant à se faire élire dans une circonscription, une ville et un département où il n’a aucunement l’idée de s’installer, il démontre