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Karl Lagerfeld en 2008. PATRICK SWIRC / MODDS

Silhouette mondialement connue, avec éventail, lunettes noires et mitaines en cuir, le créateur de mode est mort mardi. Le directeur artistique de Chanel, qui a inventé les défilés-spectacles démesurés, était aussi dessinateur d’exception, photographe et éditeur.

Avec Karl Lagerfeld, mort mardi 19 février, disparaît un personnage doublement public : le « kaiser » élitiste de mode et « Karl » l’icône pop et planétaire. Karl Lagerfeld, l’homme, lui, a disparu il y a bien longtemps, car son grand œuvre, ce ne sont pas ses collections de mode mais le (ou les) personnage(s) qu’il a bâti(s) au fil du temps. Forme de protection ou de politesse ? Propension à réécrire l’histoire selon ses propres termes ? En tout cas, ce sens de l’invention, de la ré-invention perpétuelle lui aura assuré la plus longue carrière de l’histoire de la mode.

La vie de Karl Lagerfeld est une marche en avant qui ne supporte pas la nostalgie. Le mystère qui entoure son année de naissance (1933, 1935 ?) est, à ce titre, autant un signe de vanité qu’un refus de se retourner. Son goût des aphorismes (dits aussi « karlismes ») est l’ultime écran de fumée, des esquives qui amusent ou qui choquent, c’est encore mieux. Quand on pense à lui, on pense à des objets : un éventail à une certaine époque, des lunettes fumées, un catogan, des mitaines, des diamants sur la cravate et des bagues en argent… les attributs d’un personnage qui a beaucoup joué à être son propre pygmalion.

Dans ce jeu de construction, l’enfance apparaît par fragments dans ses interviews, et d’anecdote en anecdote, on finit par pouvoir esquisser un certain portrait de l’enfant Lagerfeld. Ses parents sont comme des personnages de roman. D’origine suédoise, son père est un entrepreneur-bourlingueur, dont la passion des affaires triomphera de toutes les vicissitudes de l’histoire : ruiné trois fois, il finira par acheter un vaste domaine agricole près de Hambourg et fera fortune en important en Europe le lait condensé Gloria. Sa mère est une sorte d’héroïne élégante et glaciale que l’on verrait davantage poser pour un portrait de John Singer Sargent que cajoler un enfant : musicienne, folle de haute couture, elle écume les salons parisiens de Piguet, Doucet et Vionnet... 

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