Retour à la raison pour la « tech » chinoise

Economie

Après des années d’euphorie, les start-up peinent à convaincre des investisseurs devenus plus frileux.

Ce n’est pas encore l’hiver, mais la bise souffle déjà sur les start-up chinoises. Après des années de croissance effrénée, 2019 marque le retour à la raison et aux fondamentaux pour le secteur de la tech en Chine. Entre tensions commerciales et ralentissement de l’économie nationale, les investisseurs sont prudents et les spécialistes du capital-risque taillent dans leurs effectifs. En juin, l’agence Reuters révélait que Sequoia Capital avait supprimé une vingtaine de postes d’investisseurs sur les soixante-dix qu’il compte dans le pays.

Ces derniers mois, les exemples de start-up en difficulté se sont multipliés. Royole Corporation, premier fabricant de smartphones à avoir mis sur le marché un téléphone pliable, tente de boucler un tour de table de 1 milliard de dollars (environ 907 millions d’euros), relevait Bloomberg le 24 septembre. SenseTime, la start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle la plus valorisée au monde (7,5 milliards de dollars), semble avoir abandonné un projet de lever 2 milliards de dollars de plus.

Il en va de même pour Full Truck Alliance, une sorte d’« Uber pour camions », soutenu par SoftBank, qui cherchait 1 milliard de dollars. L’entreprise souhaite à présent conforter sa rentabilité en vue d’une prochaine introduction en Bourse. Le temps n’est plus à l’expansion folle, mais à l’équilibre des comptes.

Les chiffres sont éloquents : alors qu’elles avaient levé 111,8 milliards de dollars en 2018, les start-up chinoises ont pour l’instant récolté trois fois et demie moins. Depuis janvier, les sociétés de capital-risque ont regroupé « seulement » 9,9 milliards de dollars auprès d’investisseurs, contre 25 milliards au cours de la même période l’an dernier.

« La vague d’innovation a ralenti »

« Pour les start-up qui ne sont pas dans les secteurs les plus en vogue, comme la 5G ou l’intelligence artificielle, il est devenu difficile de réaliser un nouveau tour de table, observe Michael Norris, analyste pour Agency China, une agence de conseil sise à Shanghaï. Et dire qu’en 2016-2017, il suffisait à un entrepreneur de présenter un business plan d’une page pour décrocher le jackpot… Nous sommes revenus à une situation plus normale et plus saine. »

Assistons-nous au dégonflement d’une bulle spéculative ? Les échecs retentissants et les faillites en série chez les acteurs du vélo partagé, ainsi que les suppressions de postes du début d’année chez les géants de la tech (JD.com, Didi ou NetEase) pouvaient le laisser craindre. Dorénavant, ce sont des firmes telles que Nio, présentée comme un leader en devenir des véhicules électriques et dont la valeur boursière a été divisée par six, ou les piètres résultats du moteur de recherche Baidu, qui inquiètent.


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