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Qu’est devenu Pierre, chauffeur de VTC à Paris ?

Economie

Début 2014, Pierre, 40 ans, chauffeur de VTC, nous avait ouvert son porte-monnaie. Il gagnait 3460 euros par mois. Trois ans plus tard, sa situation a bien changé.

Ce vendredi matin, les chauffeurs de VTC ont repris leurs actions, avec des rassemblements aux aéroports d’Orly et Roissy, pour inciter Uber à relever ses tarifs.

Pierre, affilié à l’Unsa-VTC, reste mobilisé. Il espère que la loi Grandguillaume va permette aux chauffeurs de « reprendre le pouvoir ». Le parlement a adopté le texte mercredi : il interdit notamment aux plateformes d’imposer des clauses d’exclusivité aux chauffeurs, et précise leurs obligations.

Pour le député PS qui a porté la loi, il ne s’agit pas « d’opposer les chauffeurs entre eux mais de les protéger », dans un contexte de « paupérisation » des professionnels. Le cas de Pierre en est d’ailleurs un bon exemple.

 « En 2013, tout le monde était content »

En février 2014, il avait accepté d’ouvrir son porte-monnaie à Rue89, sous pseudo. Entre deux courses, nous l’avions rencontré à Paris, où il travaille et où il vit.

A l’époque, le père de famille est « partenaire » de l’application Le Cab. Un an plus tôt, il a quitté un emploi salarié dans une société de grande remise pour se lancer comme chauffeur VTC, avec le statut d’autoentrepreneur. « En 2013, c’était super, tout le monde était content. »

Il s’impose alors un rythme quotidien de douze heures de travail effectif et un seul jour de congé par semaine. Comparé à sa précédente situation, ses revenus ont augmenté : en février 2014, il touchait pour son activité de chauffeur 3 331 euros par mois, une fois ses frais professionnels déduits.

Et puis, progressivement, Pierre a déchanté.

 « On n’arrêtait pas de travailler »

Nous l’avons retrouvé ce jeudi 22 décembre 2016 dans un café de l’ouest parisien. Et avons repris le fil : quelques mois après avoir ouvert son porte-monnaie, Pierre a travaillé pour Uber à l’automne 2014, attiré par l’alléchante offre que la société proposait à ses nouveaux chauffeurs. Il se souvient : 

« Uber nous garantissait 8 000 euros de chiffre d’affaires par mois. Il y avait une demande énorme, on n’arrêtait pas de travailler. »

« Avec le système de notes d’Uber, on travaille avec une épée de Damoclès sur la tête : on est suspendu au bon vouloir des clients. J’ai préféré anticiper et partir. »

Il retourner bosser chez Le Cab. Il verse à la société de l’argent pour louer la Peugeot 508 – pas le choix, la flotte de véhicules est standardisée. Le coût de la location diminue à partir d’un certain nombre de courses : cela va de 400 euros la semaine pour 40 courses à 50 euros par semaine pour 71 courses.

Pierre explique que cela pousse les chauffeurs à travailler un maximum pour Le Cab, afin de payer la location le moins cher possible.

« C’est un système d’exclusivité déguisée. »

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