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Dix mois après le classement sans suite d'une enquête préliminaire du parquet de Lyon, les victimes d'agressions sexuelles au sein de l'Église et leurs avocats ont cité le cardinal Philippe Barbarin et six autres personnes à comparaître en septembre devant le tribunal correctionnel de Lyon. Les victimes leur reprochent de ne pas avoir dénoncé ces faits à la justice. La citation a été délivrée ce mardi 23 mai dans la matinée par huissier, comme le veut la procédure. Une première audience dite « de consignation » a été fixée au 19 septembre, ont indiqué les avocats lors d'une conférence de presse à Villeurbanne. Cette citation émane de dix victimes constituées partie civile : cinq victimes d'agressions non prescrites du père Bernard Preynat (faits pour lesquels le religieux a été mis en examen) et cinq autres pour lesquels les faits sont prescrits.


Aux côtés du cardinal de Lyon, qui avait admis un réveil tardif des institutions religieuses dans ce dossier, sont aussi visés par la procédure le directeur de cabinet de Mgr Barbarin Pierre Durieux (actuellement sur le départ), Régine Maire, qui était chargée de la cellule d'aide aux victimes de prêtres dans le diocèse, le vicaire épiscopal du Roannais Xavier Grillon (supérieur hiérarchique direct du père Preynat), l'archevêque d'Auch Maurice Gardès, l'évêque de Nevers Thierry Brac de la Perrière et Luis Ladaria Ferrer, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi au Vatican.
« Aucun acharnement, mais de réelles questions judiciaires »

Pour une des avocates des plaignants, Me Nadia Debbache, le scandale « n'est pas l'affaire d'un seul homme, mais d'une institution ». « Tout le monde à son échelon a participé, y compris au sein même du Vatican », a-t-elle ajouté. François Devaux, un des fondateurs de l'association La Parole libérée qui a révélé toute l'affaire, a souligné que « faire ce recours, c'est pour (eux) un acte citoyen et responsable ». « Il n'y a aucun acharnement, mais il y a de réelles questions judiciaires qui se posent » par rapport au classement sans suite de l'affaire par le parquet l'été dernier, a-t-il fait valoir.


Les victimes et leurs avocats, qui font face à une omerta, souhaitent porter à l'audience le débat sur la prescription des faits de non-dénonciations d'agressions sexuelles sur mineur. Ce délai, qui est actuellement de trois ans, est un des motifs mis en avant par le parquet pour classer l'affaire.


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