Les arts du cirque gagnent en popularité dans les écoles du monde entier. Au Québec, par exemple, quelques écoles secondaires les ont intégrés comme option dans leur programme, comme l'école La Seigneurie, dans la région de Québec. L'École nationale du cirque offre aussi des formations aux enseignants des niveaux primaires et secondaires. Ajoutés aux programmes d'éducation physique, les arts du cirque ne motivent pas seulement les enfants à faire de l'exercice, mais leur permettent également de développer d'autres capacités, au-delà des capacités physiques.
Pourquoi la littératie physique est importante pour les enfants
J.J. Ross, coordinateur d'éducation physique et de santé à la division scolaire de St.James Assiniboia, a aidé à implémenter les activités de cirque dans quatre écoles au Canada, rejoignant ainsi 160 étudiants. Il explique que le plus grand bénéfice qu'il ait remarqué chez les jeunes est dans leur gain en motivation et confiance en eux. Car les arts du cirque ne concernent pas que la littératie physique, il s'agit aussi de performer. Il ajoute:
Je suis ce qu'on appellerait un ‘gars de sport’, et tout ce que j'ai fait dans ma vie avait pour objectif d'être en compétition avec une ou plusieurs personnes. L'objectif ici est de se divertir, pas d'être en compétition. Cela permet ainsi à d'autres enfants de faire du sport différemment et d'être actif pour la vie.
L'initiative mise en place à la division scolaire de St.James Assiniboia faisait partie d'un projet de recherche dans lequel des activités de cirque étaient implémentées dans le cursus d'écoles canadiennes dans des classes de niveau 4-6 (âge de 9 à 12 ans). Les activités comprenaient la jonglerie avec balles et foulards, le bâton-fleur, le rola bola, le diabolo, les échasses, le monocycle, la trampoline, le trapèze, la corde lisse, les cerceaux, le fil de fer et la roue allemande. Mon équipe de recherche a comparé la littératie physique entre ces étudiants et ceux ayant reçu des cours standards d'éducation physique.
La division scolaire de St. James Assiniboia a pris part à un projet de recherche implémentant les arts du cirque dans le cursus scolaire au Canada dans les classes de niveau 4-6.
Le cirque, dans ses formes variées, alterne entre pratique individuelle et collective. Il s’agit d’une activité non compétitive qui encourage à développer des mouvements artistiques et personnels. Ces aspects motivent les étudiants à participer aux activités physiques, particulièrement les filles, et offrent un défi pour tous les niveaux. Ils permettent de répondre aux différents intérêts de chacun.
L'enseignement des arts du cirque est fort prometteur, car il contribue à casser le cycle de l'inactivité physique qui prévaut dans notre société aujourd'hui. De plus, le concept englobe beaucoup plus que des habiletés physiques, puisque les arts du cirque ont aussi un effet psychologique et émotionnel bénéfique.
Une composante importante du cirque est la « recherche de sens » ou la « création artistique » par le mouvement. Les étudiants étendent leur compréhension de leurs propres expériences et de leur environnement en créant du sens ou de l'art.
Les scientifiques ont découvert un lien évident entre la résilience et la littératie physique à travers l'enseignement des arts du cirque au Canada. La résilience signifie l'habileté à surmonter, à s'adapter et à résister à l'adversité. Une autre étude à plus petite échelle a montré que le cirque permet aux réfugiés d’améliorer leur résilience. .
Ainsi, le cirque social se définit par l'utilisation des arts du cirque comme un support pour améliorer la justice sociale ou le bien social. L'objectif est de favoriser le développement psychologique et social de jeunes qui sont marginalisés ou à risque personnel ou social.
Beaucoup de personnes et de chercheurs et chercheuses à travers le monde commencent à réaliser le potentiel inimaginable des arts du cirque. Permettre aux jeunes d'y accéder et étudier les bénéfices qu'ils en retirent sont deux axes majeurs dans l'exploration de ce potentiel.
Marion Cossin, Étudiante au doctorat et ingénieure de recherche en cirque au Centre de recherche d’innovation et de transfert en Art du Cirque (CRITAC), Université de Montréal
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