Le droit à l’éducation bafoué par certaines mairies

Sociétés

Depuis début octobre, des parents roms d’un bidonville de Pierrefitte (Seine-Saint-Denis) essayent sans succès d’inscrire leurs trois enfants à l’école. Jusqu’en juin, leurs deux filles et leur fils, âgés de 10, 8 et 6 ans, étaient scolarisés dans la ville voisine de Saint-Denis, où ils vivaient avant de devoir plier bagage en août, lors du démantèlement de leur campement. Le 7 octobre, la famille se rend donc à la mairie de sa nouvelle commune pour déposer un dossier. Mais celle-ci refuse l’inscription.

Le 23 septembre, la ville de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis également, avait été mise en demeure par la préfecture de scolariser cinq enfants roms qu’elle refusait illégalement d’inscrire. Des cas d’enfants qui ne sont pas les bienvenus à l’école, le défenseur des droits, Jacques Toubon, dit en traiter tous les jours. C’est parce que les réclamations sont nombreuses qu’il a choisi le « droit fondamental à l’éducation » comme thème de son rapport 2016 sur les droits de l’enfant, publié vendredi 18 novembre. « Nous sommes frappés par le constat qu’en France, aujourd’hui, beaucoup d’enfants sont empêchés d’aller à l’école, malgré l’affirmation du droit à la scolarisation pour tous », s’alarme-t-il. C’est le premier rapport consacré par une autorité indépendante à cette question.

Une série d’obstacles

Les enfants concernés sont les plus vulnérables : mineurs isolés, étrangers, sans logement… Le défenseur dit manquer de données chiffrées, mais quelques études permettent d’avoir un ordre de grandeur. Celle du Collectif pour le droit des enfants roms à l’éducation, parue en septembre, estime qu’un adolescent sur deux vivant dans un bidonville ne va pas à l’école. En 2013, à Paris, 10 % des enfants de 6 à 12 ans sans logement étaient déscolarisés, selon le Samusocial.

Cette déscolarisation ne relève pas, pour l’essentiel, d’une volonté des parents. Au contraire, « les familles ont bien souvent le souci que leurs enfants aillent à l’école, appréhendée comme un pivot de (...)

Lire la suite sur lemonde.fr

Facebook Pin It

Articles en Relation

Insta, TikTok, BeReal : pourquoi on se (la) raconte sur les réseaux sociaux Image de freepik Insta, TikTok, BeReal : pourquoi on se (la) raconte sur les réseaux sociaux Il y a 35 a...
Série : Drogues en France, loin des clichés Image de wirestock sur Freepik Série : Drogues en France, loin des clichés Fabrice Rousselot, The Conversation Comment mieux appréhen...
Violences sexuelles : de nouveaux enjeux de santé mentale pour les psy Image de freepik Violences sexuelles : de nouveaux enjeux de santé mentale pour les psy Ces dernières années, les ...
Légalisation du cannabis récréatif : les défis français Dans un rapport publié début 2023, le Conseil économique et social recommande une légalisation encadrée du cannabis en France. Wesley Gibbs / Unsplash...
Et si la solitude était le véritable mal du siècle ? Image de vecstock sur Freepik Image de Freepik Et si la solitude était le véritable mal du siècle ? Cécile Dutriaux, IAE Paris – Sorbo...
Paris, la ville des Jeux Olympiques menacée par les toxicomanes - Reportage Paris, la ville des Jeux Olympiques menacée par les toxicomanes - Reportage /* Ce div définit le ratio de la vidéo. Par exemple, pour un rat...

ACTUALITÉS SHOPPING IZIVA