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De l'ombre à la lumière. Trente-neuf jours séparent le discours d'investiture du président Donald Trump et celui prononcé mardi devant le Congrès réuni en session conjointe. Aussi distinct que le jour l'est de la nuit, au sens presque littéral. Le 20 janvier, sous un crachin désagréable, le milliardaire new-yorkais avait évoqué en des termes crépusculaires un «carnage américain» au sortir de l'ère Obama. Cette fois, face aux 535 élus réunis sur la colline du Capitole, son gouvernement, l'état-major, la Cour suprême amputée de trois de ses membres insoumis, Donald Trump a prononcé une allocution placée sous le signe «de l'espoir et des rêves», priant ses compatriotes «de croire en eux-mêmes, croire en l'avenir, une fois encore, en l'Amérique».

Une heure durant, il a appelé de ses vœux le «renouveau de l'esprit américain», optimiste et conquérant. Celui qui permettra de «repousser la haine et le mal» omniprésents dans une société rongée par le racisme, la xénophobie et l'antisémitisme, évoqués dans les toutes premières minutes du discours. Celui qui, audacieux et magnanime, permettra d'imaginer «une réforme réelle et positive de l'immigration» et un programme de «reconstruction nationale» des infrastructures, inédit depuis Eisenhower et ses autoroutes, créateur - c'est promis - de «millions d'emplois».

Peaufinés par Steve Bannon et Stephen Miller, éminences grises du «West Wing (aile Ouest de la Maison-Blanche où sont situés les bureaux du président)», ces deux discours aux antipodes traduisent-ils les errements idéologiques d'un président novice en politique, entouré de conseillers tout aussi «bleus» dans leur domaine, ou bien participent-ils d'un scénario tissé préalablement? Un premier acte pour décrire l'étendue du désastre dont hériterait un chef de l'État animé du feu sacré, mais ébranlé par le champ de ruines reçu en héritage, puis un deuxième acte, fondateur celui-là, pour sceller un pacte de confiance avec le peuple américain.

La ficelle, grand classique de communication politique, est connue. Encore fallait-il que l'imprévisible Donald Trump accepte de jouer le jeu, et livre une performance d'acteur dans le temple de cet «establishment» vilipendé à longueur de meetings en 2016.


Lire la suite : Fédérateur et messianique, Donald Trump réussit son examen de passage au Congrès - Le Figaro


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