Violences à Paris : des casseurs aux profils très différents

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"Professionnels de la casse", "simples gilets jaunes", "petits délinquants" : le procureur de Paris a insisté sur les nombreux profils retrouvés parmi les personnes arrêtées en marge des violences du 1er décembre à Paris.

La journée de manifestation des "Gilets jaunes" de samedi 1er décembre a vu l'interpellation à Paris de 412 personnes, 378 gardes à vue dont 33 mineurs selon les chiffres du parquet et de la police. Militants aguerris, "Gilets jaunes" en colère ou petits délinquants : les auteurs des dégradation présentent des profils très divers, ce qui rend difficile la définition d'un profil-type.

Peu après les scènes de chaos dans plusieurs quartiers de la capitale, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait dénoncé une "stratégie gérée par des professionnels du désordre, des professionnels de la casse".

Mais pour le préfet de police Michel Delpuech, il y avait aussi parmi les casseurs "un très grand nombre de manifestants portant un gilet jaune" et qui n'ont pas hésité par "désinhibition" ou un effet d'"entraînement" à "se livrer eux aussi à des violences injustifiables".

Parmi les 378 personnes placées en garde à vue se trouvent ainsi "beaucoup d'hommes majeurs", âgés "de 30 à 40 ans", "venant souvent de province, insérés socialement" et "venus pour en découdre avec les forces de l'ordre", a estimé le procureur de Paris Rémy Heitz.

Des profils que des journalistes de l'AFP ont pu croiser dans les quartiers de la capitale livrées samedi au chaos : venus de toute la France, lunettes de ski et masque de chantiers sur le visage, pas nécessairement politisés ou rompus aux émeutes urbaines, ces manifestants portant le gilet jaune étaient prêts à des actes violents pour protester contre la politique gouvernementale.

Dès demain à mon retour j’ai convoqué une réunion interministérielle avec les services compétents. Je respecterai toujours la contestation, j’écouterai toujours les oppositions mais je n’accepterai jamais la violence.

Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 1 décembre 2018

Certains d'entre eux faisaient eux-même face aux forces de l'ordre, participaient à la construction de barricades pour freiner leur avancée.

"Cette violence, elle est légitime, elle est la réponse au silence de Macron", justifiait Chantal, 45 ans, venue de Lorraine avec son mari et ses deux enfants. "Tous les mois on finit avec 500 euros de découvert. Ça fait trois ans qu'on est pas partis en vacances".

Beaucoup d'autres "Gilets jaunes" rencontrés par l'AFP ont toutefois condamné ces violences, estimant qu'elles desservaient leur cause.

A leurs côtés se trouvaient des militants bien plus aguerris, venus des rangs de l'ultragauche comme de l'ultradroite et bien décidés à en découdre avec les forces de l'ordre, a indiqué M. Delpuech.

Ces personnes étaient visiblement rompues aux affrontements avec la police ou aux techniques pour incendier une barricade ou une voiture. Quand des grenades lacrymogènes étaient lancés par les policiers, ils donnaient des consignes aux manifestants et leur enjoignaient de ne pas paniquer et "de ne pas courir", ont constaté les journalistes de l'AFP.

L'ultragauche était visiblement présente comme en témoignent de nombreux slogans anticapitalistes scandés dans la foule et l'inscription sur plusieurs murs et magasins de l'acronyme ACAB (All Cops Are Bastards, "tous les flics sont des bâtards") régulièrement utilisé par cette mouvance.

Du côté de l'ultradroite, les groupuscules Action française et Bastion social avaient eux-mêmes annoncé la présence de leurs troupes parmi les manifestants.

Plus tard dans la journée, de petits délinquants ont fait leur apparition, notamment place de la Bastille ou aux abords des Champs-Élysées où des journalistes de l'AFP ont vu une petite bande dévaliser une supérette et incendier un scooter.

Il y avait aussi "des profils plus jeunes, des Franciliens" qui étaient "plus motivés par une délinquance d'appropriation" et sont "venus profiter des pillages", a précisé M. Heitz.


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