Nutella, un coupable idéal

Economie

La direction générale de la concurrence enquête à la suite des promotions monstres sur la pâte a tartiner aussi populaire chez les consommateurs qu’elle est décriée comme symbole de la mal-bouffe.

Chronique. L’affaire est grave et l’accusé n’en mène pas large. Ce gros bébé joufflu de 950 grammes, bourré de sucre et d’huile de palme, déjà soupçonné de tuer les forêts, de favoriser l’obésité et même les cancers, est désormais accusé de faire tourner la tête des consommateurs et de dévoiler toutes les turpitudes de notre société en pleine crise existentielle. Nous vivons mal, nous ne sommes pas heureux, donc nous nous réfugions dans les pires addictions dont le pot de Nutella est devenu le symbole. Il a suffi de quelques bousculades et noms d’oiseaux échangés en magasin, le 25 janvier, lors d’une promotion monstre, pour que l’affaire prenne, par la grâce des réseaux sociaux, une tournure nationale.

La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est saisie et mène l’instruction pour débusquer la probable vente à perte de la part d’Intermarché. 

Nutella est le suspect idéal dans un pays qui se sent coupable de son penchant irrépressible pour cette pâte à tartiner si onctueuse et dont ils sont de loin les premiers consommateurs mondiaux. Les enfants en raffolent. Pas étonnant donc que les parents sautent sur la promotion, comme ils le font pour bien d’autres produits de marque. De telles fièvres collectives ne sont pas l’expression de la misère des damnés de la terre mais de clients déterminés qui n’entendent pas rater une si bonne affaire. « Battez-vous, il n’y en aura pas pour tout le monde », est une vieille astuce de marketing depuis les marchés de l’Antiquité et dont la société de consommation du XXsiècle s’est emparée goulûment. Le rabais et la pénurie font vendre sous toutes les latitudes.

Compétition mortifère

C’est bien pour cela que l’on encadre la concurrence et que tout n’est pas permis au royaume de la ristourne. Notamment les prix prédateurs qui permettent à un acteur dominant d’écraser des concurrents en inondant le marché de produits...


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