Nouveau problème : l’adultère en realité virtuelle

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« Ce qui se passe dans le cyberespace ne reste pas forcément dans le cyberespace. »

Juin 2015 pourrait bien devenir le mois où l’infidélité en ligne a été révélée publiquement. Cette date coïncide en effet avec l’un des plus énormes et significatifs piratages de l’histoire, quand la base de données Ashley Madison a été victime d’une effraction et mise en ligne.

Ashley Madison, un site de rencontres ciblé sur les gens mariés ou en couple, comptait plus de 36 millions d’abonnés, dont 86 % d’hommes.

 

Moins d’un an plus tard, les technologies d’immersion comme la réalité virtuelle (RV) et la réalité augmentée (RA) se généralisaient. Alors, que se passe-t-il lorsque l’infidélité en ligne télescope la réalité virtuelle ? 

Liaisons en ligne

L’infidélité sur Internet n’est pas nouvelle, en témoigne l’exemple du site Second Life, où elle était populaire. Il existe même un documentaire de la BBC sur le sujet : « Le Pays des merveilles : l’adultère virtuel et l’amour dans le cyberspace ». Des personnes commettant l’adultère en ligne ont fait même leur apparition dans le « Jeremy Kyle Show » au Royaume-Uni.

La technologie d’immersion et la pornographie ont également un impact. Mais tout cela peut engendrer une suite de conséquences explosives.

L’une des raisons, c’est que la technologie d’immersion elle-même se fonde sur l’idée de « présence », ce que vous pourriez le mieux décrire comme la sensation de vous trouver réellement dans le monde virtuel en oubliant que vous êtes, en fait, dans le monde physique.

La recherche l’a montré : non seulement l’expérience de réalité virtuelle est beaucoup plus intense que celle utilisant l’écran, mais les effets interactifs de l’immersion durent longtemps après qu’on a enlevé son casque

Ce qui se passe dans le cyberespace ne reste pas forcément dans le cyberespace. Les émotions et les sensations de contact intime perçues dans la RV vont se poursuivre dans le monde réel.

Donc, si un partenaire se montre « infidèle » en ligne, les conséquences émotionnelles et leurs répercussions sur la relation existante apparaissent clairement. Ajoutez à cela la possibilité de contact physique dans la RV, d’immersion via des dispositifs sensoriels comme les « teledildonics » – des aides sexuelles pouvant être contrôlées à distance par une autre personne – et vous obtenez une relation potentiellement explosive.

Toutefois, l’histoire de la RV sexuelle comporte un autre élément de complexité : le partenaire sexuel est-il un avatar ou est-ce un agent, c’est-à-dire une simulation créée par l’ordinateur ?

Dans leur livre, « Infinite Reality », les auteurs Jim Blascovich et Jeremy Bailenson notent que les gens réagissent de la même façon face à des avatars ou à des agents : ils pensent qu’ils représentent une personne réelle. Une fois la simulation connue, ils peuvent la traiter différemment, quasiment comme si cela faisait partie des meubles.

Cela équivaudrait à entretenir une liaison avec quelqu’un de réel en RV ou, simplement, à une rencontre considérée presque de la même façon que si l’on utilisait un sextoy animé....

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