« La marchandisation à l’extrême du football met en danger son existence », alerte l’ancienne ministre de la jeunesse et des sports dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Jeudi 14 juin a commencé la Coupe du monde de football. Des millions de personnes vibreront à travers le monde. Tous les quatre ans, c’est le même refrain et les mêmes chants. Des joies simples, de beaux gestes sportifs, le football éternel.
La veille du premier coup de sifflet de cette Coupe du monde, c’est pourtant un autre volet du football qui intéressait les médias. En effet, l’instance de contrôle financier des clubs de l’UEFA rendait sa décision et choisissait de blanchir le PSG après un an de procédure concernant son respect, ou non, du fair-play financier. Cette décision, très commentée, illustre la difficulté des autorités footballistiques européennes à faire respecter les règles qu’elles fixent et, surtout, la complexité des structures financières utilisées par les clubs pour brouiller la lecture de leur budget.
Tout le contraste du football peut se résumer à travers ces deux événements concomitants : un sport populaire joué dans le monde entier, vecteur des émotions les plus folles, et, en même temps, le symbole du sport business, aux sommes astronomiques et aux montages financiers complexes. La marchandisation à l’extrême du football met en danger son existence. Les trop grands écarts de budget tuent le suspense et certains achats de joueurs paraissent plus marketing que sportifs.
Je plaide pour que la France soit à l’initiative et devienne le moteur de la régulation sportive au niveau européen
De plus en plus de gens ne se reconnaissent plus dans ce football et c’est pourquoi il faut impérativement le réguler, tout simplement pour qu’il puisse continuer de vivre. Les années 1980 et surtout 1990 ont vu le football changer de modèle. Les clubs sont passés d’une structure de financement reposant majoritairement sur la billetterie, les supporteurs et les sponsors locaux à un modèle reposant sur les droits télévisuels et des sponsors internationaux. L’ancrage régional est moins présent, les grands clubs sont...
Lire la suite : Marie-George Buffet : « Il faut impérativement réguler le football »