Créé en 1949, ce parti accueille des anciens du Front national, mais soutient aussi des candidats Les Républicains, en espérant un jour voir les droites se rejoindre.
Thierry Gourlot a démissionné du parti d’extrême droite pour lequel il militait depuis quarante ans. Et il se pose une question : « Quel choix reste-t-il à quelqu’un qui veut quitter le Front national ? »Rejoindre le Parti de la France de Carl Lang ? Trop « vieille extrême droite », estime le conseiller régional Grand-Est. Les Républicains de Laurent Wauquiez ? « J’écoute avec intérêt ce qu’il dit, mais… » Mais l’ancien frontiste doute de la sincérité du patron de la droite.
Alors Thierry Gourlot a préféré opter pour un« pèlerinage aux sources » : le voilà de retour au Centre national des indépendants et des paysans (CNIP), comme à ses débuts militants. Avec cinq autres démissionnaires du FN, il a même lancé en mars un groupe dissident « CNIP-divers droite », à la région Grand-Est. Un coup de projecteur pour le petit parti à droite de la droite, qui revendique 3 000 adhérents et quelques-uns de plus venus du FN ces dernières semaines.
Ces anciens frontistes passés au CNIP ne renient rien de leur engagement passé. S’ils quittent le parti d’extrême droite, c’est « le cœur gros » et en conservant « les bons souvenirs », selon certaines lettres de départ que Le Monde a pu consulter. « Déçu mais pas fâché », résume l’un d’eux. Déçus par les pratiques internes du FN, comme Dominique Thomas, ancien secrétaire départemental adjoint des Vosges, qui dénonce un « mode de fonctionnement »méprisant les militants ; déçus par le débat d’entre-deux-tours de la présidentielle – « C’est ce soir-là que la flamme en moi s’est éteinte », écrit Thierry Gourlot.
« Repêchage de sa garde rapprochée »Même cheminement pour Jean-Michel Rossion, conseiller municipal de Metz, qui a lui aussi quitté le FN pour le CNIP. « Marine Le Pen a été en-dessous de tout », acquiesce l’élu...
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