Jean-Claude Mailly quitte la direction de Force ouvrière dans un climat tendu

Politique

Le patron de FO depuis 2004 laisse sa place à son numéro deux, sur une ligne plus contestataire que la sienne. Le 24e congrès du syndicat s’ouvre lundi à Lille.

Si Jean-Claude Mailly espérait emprunter un chemin de roses pour son départ de la direction de Force ouvrière, il risque d’être déçu. A la tête de la centrale depuis 2004, où il a côtoyé quatre présidents de la République (Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron), M. Mailly, 65 ans, va lâcher les rênes à l’issue du 24e congrès qui se tient du 23 au 27 avril, pour la seconde fois à Lille. L’actuel numéro deux, Pascal Pavageau, prendra sa succession. Ingénieur des travaux publics de l’Etat, cet homme de 49 ans n’était pas son dauphin naturel mais s’est imposé comme unique candidat à sa succession.

Il devrait se démarquer assez vite de son prédécesseur en revenant à une ligne plus contestataire. En adoptant un ton conciliant lors de la concertation sur les ordonnances réformant le code du travail, M. Mailly a opéré un recentrage stratégique qui a mécontenté une bonne partie de l’appareil. Il assume ce choix et ne regrette rien, tout en s’attendant à un « congrès très rock and roll ».

En février 2004, lorsqu’il succède à Marc Blondel, qui comme secrétaire général a pratiqué pendant quinze ans (1989-2004), un « syndicalisme de contestation », M. Mailly, qui se réclame du « réformisme militant », inscrit ses pas dans ceux de celui dont il fût le principal collaborateur et le dauphin. En perte d’influence dans les élections professionnelles, FO joue alors sa survie. « Il va falloir vous battre pour votre existence », lance Marc Blondel dans un discours-testament de trois heures et demie. M. Mailly se bat. Il ouvre le dialogue avec les autres confédérations mais refuse le concept de « syndicalisme rassemblé », cher à la CGT. En 2006, FO participe au front syndical unitaire contre le contrat première embauche (CPE), qualifié de « flexi-précarité ». Un combat victorieux.

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