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Avec 22 % d’intentions de vote, le RN obtient un score élevé, supérieur à celui du premier tour de l’élection présidentielle de 2017

Le Rassemblement national (RN) talonne désormais la liste de La République en marche (LRM). Avec 22 % d’intentions de vote, il obtient un score élevé – supérieur à celui du premier tour de l’élection présidentielle de 2017. Après une progression d’un point par rapport à la vague du mois de février, il se retrouve au même niveau, à période comparable, que lors de la précédente élection du Parlement européen. Solidement installé, le RN puise sa singularité dans une addition d’oppositions : aux migrations, à l’Union, à Macron.

Il y a, d’abord, lorsque l’on analyse la hiérarchie des préoccupations, une véritable obsession migratoire. L’immigration domine tout et écrase tout. Les électeurs du RN sont les seuls à la placer en tête de tous les enjeux pour la France – 20 points au-dessus des électeurs de LR et 50 points au-dessus des électeurs de LRM et de la gauche. Ils sont également les seuls à marginaliser les autres enjeux pour l’Europe : chez les électeurs du RN, l’écart entre l’immigration et l’environnement ou les inégalités sociales culmine à près de 50 points quand, chez l’ensemble des Français, il est seulement d’un peu plus de 10 points.

Il y a, ensuite, une profonde tentation de sortie de l’Union européenne. 51 % des électeurs du RN déclarent en effet qu’ils éprouveraient « un vif soulagement » si l’Union européenne était abandonnée quand une majorité absolue de tous les autres électorats (60 % pour LR, 72 % pour le PS, 86 % pour LRM) et même une majorité relative des « insoumis » (42 %) déclarent, à l’inverse, que cette perspective provoquerait « de grands regrets ».

Bloc solide

Il y a, enfin, un rejet viscéral du président de la République. En effet, 91 % des électeurs du RN – rejoints sur cet unique sujet par les électeurs de LFI –, n’approuvent pas son action et 87 % pas davantage sa personnalité.

Cette trilogie d’oppositions radicales constitue la singularité des électeurs du RN. Leur sociologie reste stable : le parti de Marine Le Pen est en tête, de loin, dans les milieux populaires mais, plus largement, chez les actifs. Leur fidélité, surtout est remarquable : 75 % des électeurs de Marine Le Pen de 2017 qui votent à l’élection européenne réitèrent leur choix de l’élection présidentielle en votant pour le RN quand tel est le cas de moins de 60 % de ceux d’Emmanuel Macron et aux alentours de 40 % de ceux de François Fillon et de Jean-Luc Mélenchon. Enfin, au-delà de leur fidélité, ils sont plus que tous les autres assurés de leur choix : près de 80 % d’entre eux le considère « définitif » – c’est un peu plus que les électeurs de LRM et beaucoup plus que tous les autres.


Lire la suite : Européennes : le parti de Marine Le Pen aborde la campagne avec de solides atouts


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