Elle est comme ça… Laurence Ferrari

Politique

Chronique. Chaque semaine, Philippe Ridet croque une personnalité qui fait l’actualité. Cette semaine, la journaliste de CNews, qui a recadré successivement les élus Julien Odoul et Nadine Morano sur le plateau de son émission « Punchline ».

S’agit-il d’un nouveau positionnement éditorial, de l’expérimentation d’une nouvelle case dans la grille des programmes de CNews, la chaîne de télévision d’information continue où toutes les opinions se valent du moment qu’il se trouve quelqu’un pour les partager ? En recadrant successivement, et avec autorité, Julien Odoul, l’élu du Rassemblement national au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté qui a jeté l’opprobre sur une mère voilée qui accompagnait une sortie scolaire dans l’enceinte de l’exécutif régional, puis Nadine Morano, députée européenne Les Républicains, qui le soutenait, Laurence Ferrari s’est offert une visibilité et peut-être un nouveau rôle.

Par la même occasion, elle redonne un vernis de pluralité au média qui l’emploie, au même titre que le polémiste Eric Zemmour, dont l’embauche a déclenché un début de campagne de boycott de la part d’annonceurs et de certaines personnalités. « Est-ce que vous êtes fier de vous ? », a demandé la journaliste savoyarde aux allures d’héroïne hitchcockienne (Kim Novak ? Eva Marie Saint ?), à deux reprises au moins, à son invité d’extrême droite. « Ce n’est pas possible de faire la comparaison entre la tuerie de la Préfecture de police de Paris et cet incident au conseil régional de Bourgogne », a recadré ensuite l’ancienne présentatrice du « 20 heures » de TF1 qui recevait Nadine Morano. Le conseiller régional tout comme l’eurodéputée ne semblaient pas outre mesure affectés par la leçon qui leur était donnée, trop contents d’occuper l’antenne.


Un peu plus tard sur la même chaîne, Zemmour pouvait affirmer dans l’une de ses interventions quotidiennes que tout le monde est libre de choisir sa sexualité, une façon de dire que les homos sont autant responsables de leur orientation sexuelle qu’un futur bachelier du choix de ses options après la réforme Blanquer. « L’objectivité, c’est cinq minutes pour Hitler, cinq minutes pour les juifs », déclarait déjà Jean-Luc Godard pour dénoncer le culte de la répartition du temps de parole dans les médias. Un partout, la balle au centre ?

C’est toute la difficulté de son rôle : s’indigner de propos indignes tout en invitant leurs auteurs à les justifier et donc à les réitérer…


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