Dix ans pour sauver l’Antarctique… et le reste du monde !

Environnement

Les glaces de l'Antarctique fondent. Qui plus est à un rythme qui semble s'accélérer. Pourtant les scientifiques assurent qu'il est encore possible de renverser le cours des évènements. Mais le temps presse. Pour sauver l'Antarctique, il nous faudra agir de manière coordonnée dans les dix années à venir. Sinon, c'est l'ensemble de notre planète qui risque de payer.


Quelles sont les conséquences du réchauffement climatique sur l'Antarctique?? Jusqu'à aujourd'hui les scientifiques peinaient à répondre. Le continent gagnait-il en masse grâce à des chutes de neige plus importantes ou en perdait-il à cause de la fonte des glaces et de la séparation d'iceberg?? Une étude impliquant plus de 80 scientifiques affirme aujourd'hui que l'Antarctique a perdu 3.000 milliards de tonnes de glace depuis 1992. Et cette même étude alerte sur le fait que depuis 2012, le rythme de fonte s'est dramatiquement accéléré, passant de 76 milliards de tonnes par an... à 219 milliards de tonnes par an?!

Rappelons que l'avenir de l'Antarctique est étroitement lié à celui du reste de notre planète. Et de fait, au nôtre. Car si l'Antarctique réagit aux changements climatiques, il affecte en retour l'environnement mondial. Ainsi le niveau global des mers notamment serait déjà monté de presque huit millimètres sous l'effet des fontes de glace enregistrées depuis 1992.

Le saviez-vous ?

L’Antarctique est recouvert à plus de 98 % par des glaces permanentes. L’île continent représente à elle seule 90 % des glaces terrestres. Suffisamment pour potentiellement faire grimper le niveau des océans de presque 60 mètres.

Plus de 90 % des glaces se trouvent dans l’Antarctique Est, qui est resté relativement stable malgré le réchauffement climatique. Ces 25 dernières années, c’est en Antarctique Ouest que presque toute la masse de glace du continent a été perdue.

Pour une autre équipe internationale de chercheurs, le temps est désormais compté. Il faudra agir dans les dix ans qui viennent si l'on espère sauver l'Antarctique. Et avec lui, le reste de notre planète. «?Certains changements que vit l'Antarctique actuellement sont d'ores et déjà irréversibles. Mais nous pouvons encore éviter le pire?», assure Martin Siegert, professeur à l'Imperial College London (Royaume-Uni). À condition de mettre en œuvre une réglementation stricte qui s'appuie sur une solide coopération internationale et sur des résultats scientifiques rigoureux.

Le pire peut encore être évité

Pour convaincre, les chercheurs ont travaillé sur deux scénarios extrêmes.

  • Dans le premier scénario, les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter. Alors d'ici 2070, les températures pourraient s'élever de près de 3,5 °C, par rapport aux températures de 1850. La fonte des glaces de l'Antarctique contribuerait pour plus de 25 centimètres à l'élévation globale du niveau de la mer. En été, près de 50 % de l'étendue de glace disparaîtrait, conduisant à un rafraîchissement de surface des eaux locales et à une modification des courants océaniques. La température globale de l'océan augmentant, sa capacité à absorber le CO2 atmosphérique irait diminuant, accélérant encore le réchauffement climatique.
  • Dans le second scénario, les émissions de gaz à effet de serre sont considérablement réduites. La hausse des températures serait alors limitée à 2 °C. Et la fonte des glaces ne contribuerait pas pour plus de six centimètres à l'élévation des niveaux. Les courants océaniques devraient être préservés tout comme la capacité d'absorption de CO2.

L'étude s'inquiète également de l'impact direct des activités humaines qui pourraient se développer en Antarctique. Si celles-ci ne sont pas régulées, les conséquences sur l'écosystème pourraient être catastrophiques. Une pêche de plus en plus intensive pourrait modifier en profondeur la structure même de cet écosystème. Sans parler de la tentation d'exploiter des ressources minières telles que le charbon ou le fer. Une tentation qui pourrait devenir plus forte avec la disparition d'une partie de la couverture glacée du continent. Comme pourrait également le devenir la tentation d'ouvrir les lieux au tourisme de masse.


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