Disparition de Maëlys: pourquoi l'alerte enlèvement n'a pas été déclenchée - Le Figaro

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Quatre jours après la disparition de la petite Maëlys, âgée de neuf ans, lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère), l'enquête piétine. Alors que les recherches sont toujours en cours ce mercredi, le signalement de sa disparition dimanche n'avait pas déclenché le plan «Alerte enlèvement». Un dispositif pourtant régulièrement utilisé dans ce type d'affaire.

Cet outil d'alerte massive, qui a montré son efficacité depuis son lancement en 2004, n'est lancé qu'à quatre conditions. Or, elles n'étaient pas réunies dans le cas du dossier de la petite Maëlys. Philippe Guichard, le patron de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) les détaille auprès de l'AFP: «l'enlèvement doit être avéré, la victime doit être mineure, il doit y avoir une dangerosité immédiate pour la vie du mineur et des éléments de signalement du jeune à confier aux médias pour susciter des témoignages du public.» Dans l'affaire de Pont-de-Beauvoisin, aucune information sur un supposé enlèvement n'a été retrouvée par la police permettant le déclenchement du plan.

Ni corps, ni scène de crime, ni preuve

Mardi, la procureure de la République de Bourgoin-Jallieu, Dietlind Baudoin, qui a ouvert une enquête pour enlèvement, a assuré que «toutes les pistes» continuaient d'être explorées pour retrouver la petite fille, ajoutant que «la piste criminelle» n'était «plus écartée». Le flou dans lequel avancent les enquêteurs illustre la complexité des affaires d'enfants disparus.

Les investigations n'ont donné pour le moment aucun élément utilisable. Il n'y a ni corps, ni scène de crime ou de preuve matériel, une absence «d'éléments matériels pouvant être exploités par la police technique et scientifique», précise Philippe Guichard. Une difficulté qui s'ajoute à une impasse: la reconstitution de la vie de l'enfant disparu n'est d'aucune aide à la police.

L'appel à témoin, un dispositif indispensable

Dans la plupart des enlèvements, les quinze premiers jours de l'enquête, dite de flagrance, sont déterminants. En juin dernier à Melun (Seine-et-Marne), le petit Adam, 5 ans, avait été retrouvé moins de 48 heures après sa disparition. Des premières heures capitales, auquel s'ajoute l'utilité de l'appel à témoin.

«Il est très important de lancer un appel à témoin et de médiatiser ces affaires, explique le chef de l'OCRVP. Les témoins n'ont pas toujours conscience de détenir l'élément qui va faire basculer l'enquête, or ils peuvent apporter un élément décisif voire la clé de l'énigme, parfois des années après.»

Au cours de leurs investigations, la police procède également à l'audition de toutes les personnes présentes au moment des faits. Dans le cas de Maëlys, les 250 invités du mariage sont en ce moment interrogés ainsi que les personnes présentes à deux fêtes à proximité.

Depuis dimanche, plusieurs battues ont été organisées, autour de la salle des fêtes, située dans un «environnement fortement boisé avec une végétation très dense», selon le parquet de Bourgoin-Jallieu. Des plongeurs ont également sondé la rivière Guiers, à proximité. Philippe Guichard précise que le «recours aux chiens» peut aussi se montrer efficace. Mercredi, le dispositif de recherches a été renforcé par le soutien d'un escadron de gendarmerie mobile, soit une soixantaine de militaires supplémentaires.

Sur les 49.347 jeunes enregistrés au fichier des mineurs disparus en 2016, la grande majorité sont des fugues. Pour les cas de disparitions criminelles, comme celle de la petite Estelle Mouzin en 2003, «les enquêteurs sont souvent dans le brouillard. On ne sait pas ce qui s'est passé, ni où et quand. On est dans le flou. On essaye d'imaginer toutes les hypothèses: un accident, une mauvaise rencontre, une fugue, un rapt par un prédateur sexuel…» Mais, «au bout d'un moment, les investigations sont limitées et butent», reconnaît Philippe Guichard.


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