Cannes 2018 : Cruz et Bardem dans "Everybody knows", un mélo cousu de fil blanc, en ouverture - Franceinfo

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L’Iranien Asghar Farhadi ("Une séparation") poursuit sa brillante carrière de cinéaste hors de son pays, où il ne fait pas bon de filmer, comme le prouve son compatriote Jafar Panahi, assigné à résidence et interdit de tourner. Ce dernier est également en compétition avec un film clandestin ("3 Visages"). Avec "Everybody Knows", thriller familial plus sage, Farhadi a lancé le Festival de Cannes.

Cocktail cannois

Cannes a fait le bon choix en projetant en ouverture "Everybody Knows". Car il allie à la fois un cinéaste iranien en rupture de ban avec son pays propice à la censure, un réalisateur en phase avec une approche occidentale, et le couple glamour du moment Penelope Cruz – Javier Bardem, qui assurent une belle montée des marches pour l'ouverture de ce 71e Festival. Un cocktail cannois, en sorte.
 
Pour ce qu’il est du film, Asghar Farhadi a plus réalisé un film espagnol, qu’iranien. En ce qu’il colle au savoir-faire ibérique en matière de film de genre, en l’occurrence le thriller. Etant également auteur du scénario original, il reste fidèle à ses thèmes de prédilection, le couple, la séparation et la famille. Il réunit pour l’occasion un beau casting en Bardem-Cruz, mais aussi Ricardo Darín, et la jolie Imma Cuesta ("Julieta" d’Almodovar). L’ensemble est filmé dans une belle campagne viticole espagnole, tout autant glamour.

Ficelles

Si "Everybody Knows" fait preuve de romanesque, le film est un peu attendu dans sa construction, tout en émotion positive dans sa première partie (retrouvailles, mariage sous la tonnelle…), pour ensuite verser dans le drame, avec un enlèvement qui va disloquer une famille jusqu’alors unie. Puis vient cette révélation téléphonée qui a fait rire toute la salle, d’autant qu’elle est jouée par Bardem et Cruz avec un pathos tel que l’on croit à du second degré. C’est là où la corde du mélodrame casse, car elle est trop tressée, surlignée. Quand arrive la résolution, qui voit l’intervention de seconds couteaux de l’intrigue, les lacunes du récit deviennent patentes.

 Imma Cuesta et Javier Bardem dans "Everybody Knows" de l'Iranien Asghar Farhadi

 Imma Cuesta et Javier Bardem dans "Everybody Knows" de l'Iranien Asghar Farhadi © Allo ciné


"Everybody Knows" n’est pas franchement désagréable, en lorgnant du côté d’un traitement hitchcockien sous le soleil d’Espagne. Mais il est tissé de ficelles trop grosses pour trouver sa place dans une compétition cannoise. Le long métrage aurait dû rester hors-jeu, comme ouverture festive du Festival, pour flatter la gentry de la cérémonie d’ouverture, avec l’élégance à laquelle il et elle tiennent tant. D’autant que le film lance une compétition qui s’annonce nettement plus ardue... A suivre. 


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