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Dans un modèle de souris, des chercheurs ont identifié un circuit cérébral lié à la consommation compulsive de drogues. Ces travaux suggèrent aussi que les expériences personnelles, plus que la génétique, expliquent que certains sombrent plus facilement dans l’addiction.

L’addiction aux drogues passe souvent par plusieurs phases : après la première exposition à la substance addictive, l’individu consomme de manière maîtrisée sa « drogue », mais ensuite il peut perdre le contrôle et glisse vers une consommation compulsive. Tous les consommateurs n’atteignent pas ce niveau d’addiction.

Des chercheurs de l’université de Genève ont voulu savoir quelle était la différence, au niveau du cerveau, entre quelqu’un qui se drogue de manière compulsive et un utilisateur plus « raisonné ». Pour cela, ils ont mis au point un modèle de dépendance chez la souris. Les animaux pouvaient stimuler leur système de récompense dans le cerveau, simplement en appuyant sur un levier. En effet, la sensation de plaisir associée aux drogues est liée à l’activation du système de récompense, dans lequel agit le neurotransmetteur dopamine.

Pourquoi certains sont-ils plus facilement accro aux drogues ?

Pour savoir quelles souris faisaient un usage compulsif et incontrôlé de cette « drogue », les chercheurs ont puni les souris qui actionnaient le levier avec une petite décharge électrique. 60 % des souris ont continué à appuyer quand même sur le levier, tandis que les autres, comprenant la leçon, ont arrêté leur consommation. Ces résultats paraissent dans Nature.

Les chercheurs ont alors observé que dans le cerveau des animaux addict à leur drogue un circuit était activé : il allait d’une zone impliquée dans la prise de décision (le cortex orbito-frontal) aux ganglions de la base du système de récompense. Lorsque les chercheurs ont accru l’activité de ce circuit chez des souris qui contrôlaient leur consommation de drogue, celles-ci sont devenues addict. Inversement, quand l’activité de ce circuit était réduite chez les animaux accro à la drogue, ils arrêtaient d’actionner le levier de manière compulsive. Toutes les souris étaient génétiquement identiques, ce qui laisse penser que des modifications épigénétiques, liées à leurs expériences de vie, expliqueraient que certaines deviennent plus facilement addict que d’autres.


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