INDOCHINE BABEL BABEL Exclusivité Fnac Vinyles Colorésc prix Album Vinyle Fnac 44.99 € TTC - strong>Pour les fans d'Indochine, ce vinyle est un must-have ! L'album emblématique Babel Babel revient dans une version collector, exclusivement disponible chez Fnac. Avec son son haute fidélité et ses disques colorés, cette édition limitée est un véritable objet de désir pour les collectionneurs de vinyles et les amoureux de la musique française.
INDOCHINE BABEL BABEL Exclusivité Fnac Vinyles Colorés : Un Must-Have pour les Fans
Indochine, le groupe emblématique de la scène musicale française, revient avec une édition spéciale de leur album BABEL BABEL en vinyles colorés, exclusivement disponible chez Fnac. Cet article vous offre un aperçu complet des caractéristiques, des avantages et de l’utilisation de ce produit unique.
Caractéristiques du Produit
Triple Vinyle Trifold : L’édition spéciale comprend trois vinyles de couleurs différentes, offrant une expérience visuelle et auditive exceptionnelle.
Photo Exclusive : Inclus une photo d’Indochine au format 30x30 cm, insérée à l’intérieur de l’album.
Mixage de Qualité : Les 17 titres de l’album sont mixés par le célèbre Mark ‘Spike’ Stent, garantissant une qualité sonore optimale.
Pochette Artistique : La pochette de l’album est conçue par le renommé David LaChapelle, ajoutant une touche artistique unique.
Avantages
Collection de Titres Inédits : L’album propose 17 nouveaux titres, dont certains dépassent les cinq minutes, offrant une profondeur musicale rarement vue dans les productions actuelles.
Un son d'exception : Revivez les tubes intemporels d'Indochine avec une qualité sonore inégalée grâce à ce pressing vinyle haut de gamme.
Exclusivité Fnac : Disponible uniquement chez Fnac, cette édition spéciale est un véritable objet de collection pour les fans d’Indochine.
Qualité Supérieure : Le triple vinyle de 140 gr assure une durabilité et une qualité sonore exceptionnelles.
Utilisation
Cet album est parfait pour les collectionneurs et les amateurs de vinyles. Il peut être utilisé pour des écoutes attentives ou comme pièce maîtresse dans une collection de musique. La photo exclusive et la pochette artistique en font également un excellent cadeau pour les fans d’Indochine.
Avis et Critiques INDOCHINE - Album BABEL BABEL
Les avis des clients sur Fnac sont extrêmement positifs.
Un utilisateur mentionne : "Indochine Fnac toujours au top du vinyle, via bpost tout est ok mais par contre via l’autre partenaire de livraison une vraie catastrophe".
Un autre avis souligne la qualité exceptionnelle du produit : "Le triple vinyle couleur est somptueux au niveau packaging, sinon 17 nouveaux titres qui vont vous faire chavirer une nouvelle fois".
En résumé, l’édition spéciale BABEL BABEL en vinyles colorés est un incontournable pour tout fan d’Indochine. Avec ses caractéristiques uniques et ses avis positifs, cet album est sûr de devenir un classique dans votre collection musicale.
La K-Pop est sans doute l’un des genres musicaux les plus populaires de ces dernières années dans le monde entier. Mais peu de gens savent dans quelles circonstances elle est apparue dans son pays d’origine, la Corée du Sud.
Croissance économique ou mondialisation sont des mots que l’on associe immédiatement à la K-Pop. En revanche, personne ne connaît le mot sinsedae, du nom de la génération sud-coréenne née dans les années 1970, le public des artistes aujourd’hui considérés comme les prédécesseurs directs du genre. Et rares sont ceux qui sont conscients du rôle crucial du hip-hop et de la chaîne musicale américaine MTV en Corée dans la création de l’industrie musicale qui a engendré ce style musical.
Les années 1990 en Corée du Sud
Dans les années 1990, le pays sort d’une décennie éprouvante marquée par des manifestations, finalement couronnées de succès, en faveur de la démocratie. Après des années de reconstruction, le boom économique de la Corée du Sud est à son apogée. Le mode de vie de la jeunesse du pays ne ressemble guère à celui de leurs parents. Dans cette jeune démocratie, de même qu’à l’étranger, de grandes opportunités s’offrent à elle.
Mais c’est aussi une décennie de tensions. Entre les générations, dont les expériences sont complètement différentes dans un pays qui a changé du tout au tout en peu de temps. Entre les élèves et les enseignants, dans un système éducatif hyper compétitif qui épuise les premiers dans l’indifférence des seconds. Et entre les jeunes et la société dans son ensemble (du moins le pensent-ils) qui ne les comprend pas, n’entend pas leurs souffrances et leur demandent d’aller plus loin, plus vite. L’arrivée du hip-hop donne une voix à cette génération qui cherche à exprimer sa réalité.
Photographie du pupitre d’un lycéen coréen au début des années 2000. Sur son bureau, un tiers des manuels qu’il est censé étudier dans l’année.Jens-Olaf Walter/Flickr, CC BY-SA
Le hip-hop, phénomène culturel étranger, fait son apparition en Corée du Sud à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Mais des artistes locaux ne tardent pas à l’adapter à leur propre expérience. C’est l’avènement de la « rap-dance », mélange de rap et d’esthétique visuelle du hip-hop. Chorégraphies, rap et mélodies s’immiscent dans la musique grand public qu’écoutent les jeunes. Cette combinaison connaît un grand succès dans un marché influencé par l’arrivée de MTV et l’intérêt grandissant pour l’aspect visuel des performances musicales.
Trois noms émergent alors dans le « rap-dance » : Hyun Jin-young, le duo Deux et le groupe Seo Taiji and Boys, le seul des trois à être considéré comme le « père » de la K-Pop dans l’industrie sud-coréenne.
Seo Taiji and Boys
Jeong Hyun-cheol, plus connu sous le nom de Seo Taiji, fait partie des sinsedae, et ses aspirations s’accordent mal avec la société sud-coréenne. Ce qui le distingue des autres, c’est d’avoir décidé de briser le silence de toute une génération en exigeant, par le biais de sa musique, des changements sociétaux immédiats. En 1992, à l’âge de 20 ans, il rejoint Yi Chu-no et Yang Hyun-seok pour former Seo Taiji and Boys.
En Corée du Sud, le groupe est véritable un phénomène, même s’il se heurte à l’opposition des adultes, de l’industrie musicale et du gouvernement lui-même, qui voient dans les paroles de leurs chansons des attaques intolérables contre les piliers moraux de la société sud-coréenne.
Les chansons
, dont les paroles critiquent sévèrement le système éducatif,
, qui appelle de ses vœux des réformes sociales, ou
, qui dénonce les tensions intergénérationnelles, sont censurées. Cependant, la tentative de répression des institutions se solde par un échec : la sinsedae n’accepte plus ce contrôle et oblige le gouvernement à abandonner la censure en 1996.
Seo Taiji and Boys chantent « Come Back Home » en concert en 1995.
La K-Pop est-elle vraiment aussi inoffensive qu’elle en a l’air ?
Il semble incroyable qu’un groupe comme Seo Taiji and Boys puisse être considéré comme précurseur de la K-Pop, un genre connu pour ses paroles consensuelles. C’est pourtant en partie le cas. Ils ont posé les bases du genre : combinaison de rap et de mélodies, chorégraphies en concert et structure même de l’industrie. Qui plus est, l’un des membres, Yang Hyun-seok, a fondé l’une des plus importantes maisons de disques K-Pop, YG Entertainment.
En revanche, la K-Pop a, de manière générale, complètement abandonné les revendications sociales, à quelques exceptions près. La plus connue est sans aucun doute BTS. Depuis ses débuts en 2013, le groupe opte pour des paroles critiquant la société sud-coréenne (
,
), la résignation face aux inégalités sociales et à la corruption politique (
»), ou l’industrie musicale elle-même (dans le récent
).
BTS a même interprété une reprise de
avec Seo Taiji lors d’un concert donné en l’honneur des 25 ans de carrière du chanteur, et quelques autres de ses chansons phares, dont « Classroom Ideology ». Une performance qui reflète non seulement la longue histoire de la K-Pop (des années 1990 à nos jours), mais qui a également permis de rappeler sa fonction originelle : celle de l’expression d’une rébellion.
Seo Taiji chante « Classroom Ideology » avec BTS en 2017. La chanson dénonce le système éducatif coréen des années 1990.
Alors qu’un tsunami de CD, de cassettes audio et d’échantillonneurs déferlait sur l’industrie du disque à la fin des années 1980, Steve Albini, leader du groupe Big Black et agent provocateur de la musique alternative, déclarait : « L’avenir appartient aux loyalistes de l’analogique. Au diable le numérique. »
Son engagement en faveur des processus d’enregistrement analogiques et de la permanence des supports analogiques a trouvé un écho parmi les communautés de musique alternative sceptiques à l’égard de la grande industrie du disque, qui pressentaient l’imminence d’une catastrophe numérique.
Cette citation, tirée des notes de pochette de l’album Songs About Fucking (1987), deuxième album de Big Black, a marqué la fin du groupe d’Albini et le début de sa carrière d’ingénieur du son.
La mort prématurée d’Albini à l’âge de 61 ans, est une perte énorme pour la musique indépendante.
Un son analogique
D’abord protégé de l’ingénieur du son des Southern Studios de Londres John Loder (Crass, Ministry, Jesus and Mary Chain), Albini s’est ensuite illustré sur la scène musicale alternative de Chicago.
Il s’est rapidement taillé une réputation d’excellent ingénieur du son pour les artistes désireux d’obtenir l’effet esthétique d’un son en prise directe.
De The Jesus Lizard à Manic Street Preachers, en passant par The Pixies et The Stooges, Albini a appliqué les mêmes techniques de prise de son, que le client soit un géant du rock indépendant ou un groupe local émergent.
En 2003, l’engagement d’Albini en faveur de sessions d’enregistrement technologiquement discrètes a été immortalisé par la création du e-22S de David Josephson – un microphone à condensateur à petit diaphragme construit selon les exigences d’Albini et portant l’insigne de son studio Electrical Audio.
Le pouvoir des mots – et de la musique
Diplômé en journalisme de l’université Northwestern, Albini provoquait régulièrement l’indignation en commentant des événements avec nonchalance, en écrivant pour des fanzines locaux et en écrivant des articles sur la scène punk de Chicago.
Armé d’une boîte à rythmes Roland TR606 et d’un penchant pour les histoires d’horreur dans les nouvelles locales, j’ai précédemment décrit le noise-punk d’Albini comme « conçu pour confronter les auditeurs aux horreurs réelles de la banlieue, pour refléter le sectarisme et l’exclusion sociale et pour médiatiser les expressions extrêmes du comportement humain par le biais d’une musique tout aussi confrontante ».
En 2020, Albini
pour son écriture provocatrice – et plus tard pour le nom de son groupe, Rapeman (violeur) – qu’il a qualifié d’« inadmissible » et d’« indéfendable », résultat, selon lui, de ses privilèges incontrôlés.
Toutes excuses mises à part, il est peu probable que les dizaines de femmes et d’artistes LGBTQI+ enregistrées par Albini – dont Laura Jane Grace, The Breeders, Nina Nastasia, Screaming Females et PJ Harvey, pour n’en citer que quelques-unes – auraient mis les pieds dans son studio si la satire déviante d’Albini avait reflété sa véritable politique ou ses croyances.
Après tout, il s’agit de l’homme qui en écrivant à Nirvana pour présenter l’enregistrement de l’album In Utero, se disait prêt à leur « frapper la tête avec une clé à molette » dans la même lettre où il insistait humblement pour ne pas recevoir de royalties.
Humilité et enthousiasme
La réputation d’Albini, en tant que personnage récalcitrant, inaccessible et piquant était loin de la vérité.
Pour ceux qui ont eu la chance d’enregistrer avec lui, il était connu comme un ingénieur du son gentil, patient et accommodant, désireux de faire en sorte que les groupes se sentent chez eux et soucieux de capturer le plus fidèlement possible leur son en direct.
C’est aussi ce que j’ai vécu.
En 2009, alors que j’étais un jeune doctorant étudiant les techniques d’enregistrement et de production du son, Albini n’était que trop heureux de discuter avec moi de sa carrière et de ses techniques d’enregistrement.
« J’ai l’impression que cela frise l’escroquerie pour moi de faire payer une session d’enregistrement en sachant que le produit de cette session d’enregistrement sera impermanent », m’a-t-il dit. Il était catégorique quant au fait que la bande magnétique resterait le seul support d’enregistrement fiable jusqu’à la fin du XXIe siècle.
Quelques années plus tard, lorsque nous avons eu besoin d’un conférencier pour la conférence Art of Record Production, j’ai immédiatement pensé à lui. Albini a accepté avec plaisir, bien qu’il ait passé la majeure partie du week-end de la conférence à jouer au poker en ligne.
Fidèle à l’analogique, Albini était peut-être le dernier homme debout de l’industrie du disque. Techniquement accompli, soniquement subversif et farouchement indépendant, il a fait preuve, dans les dernières années de sa vie, d’une humilité rare pour un ingénieur du son multi récompensé, et d’une volonté ouverte d’enseigner face à l’implacable contrôle de l’industrie.
Jamais nostalgique, Albini a démythifié les processus d’enregistrement grâce à une série de vidéos tournées dans ses propres studios Electric Audio. Vêtu de sa salopette bleu marine et de son bonnet, il y a tout juste une semaine, Albini expliquait avec bonheur le schéma d’un préamplificateur à tubes SamAmp VA
qui mêle sans effort une théorie approfondie de l’électronique à une joie de vivre punk exubérante.
Le dernier album d’Albini avec le groupe Shellac, To All Trains, est sorti le 17 mai.
Le 19 avril, Taylor Swift a sorti son onzième album Tortured Poets Department, qui bat tous les records. Elle avait déjà à son actif celui de l’album le plus streamé sur Spotify en 24 heures, ses albums Midnights et 1989 étant maintenant respectivement en deuxième et troisième place. Elle est actuellement la première artiste à occuper les 14 premières places du Billboard Hot 100, après être devenue la première à occuper les dix premières places en 2022 avec son précédent album. Le 2 avril, Taylor Swift est également entrée dans le classement Forbes des milliardaires uniquement grâce à sa musique, ce qui est exceptionnel pour une artiste. Sa tournée Eras se poursuit et elle sera en France du 9 au 12 mai pour quatre concerts à Paris La Défense Arena.
Décryptage du Eras Tour de Taylor Swift.
Recordwoman absolue des albums classés N°1, Taylor Swift n’est pas seulement une chanteuse populaire et créative : c’est une artiste engagée et militante qui lutte pour changer certaines mauvaises pratiques des entreprises de la tech. Elle est aussi une inventeuse qui révolutionne l’industrie musicale et crée une nouvelle relation avec son public. Sa capacité à être en phase avec la société et la technologie a contribué à son succès exceptionnel. C’est sans doute ce qui a conduit à sa désignation comme personnalité de l’année 2023 par le magazine Times.
L’amour-haine pour les plates-formes de streaming
Taylor Swift n’hésite pas à utiliser sa notoriété et son influence pour mettre en place un rapport de force avec les géants du numérique, les studios de cinéma, et les professionnels de la musique.
Si son dernier album est le premier au monde à atteindre 300 millions de streams en une seule journée, Taylor Swift n’a pas toujours eu de bonnes relations avec les plates-formes musicales, surtout gratuites. Fin 2014, Taylor Swift a retiré tout son catalogue de Spotify, Deezer, Google Play, Amazon Music et Tidal, pour manifester son mécontentement concernant le niveau de rémunération des artistes. Elle ne reviendra qu’au début de l’année 2018.
Pourtant, la consommation de la musique se faisait, et se fait toujours, essentiellement gratuitement via YouTube ou SoundCloud, sans parler du piratage. Bien que sa décision de boycott la prive de millions de dollars de revenus annuels, elle l’assume et explique défendre les jeunes artistes pour lesquels gagner 0,00029 dollar par écoute est inacceptable. Dans une tribune pour le Wall Street Journal, elle dénonce la valeur trop faible accordée à la musique par les services de streaming.
Une plus grande transparence sur les droits d’auteurs et certaines nouvelles règles comme le délai de deux semaines avant que les nouveaux titres soient accessibles, de même que les contraintes d’écoute pour les abonnés non payants ont contribué au retour de Taylor Swift sur ces plates-formes. La lutte de la chanteuse aura donc favorisé l’émergence d’un modèle de streaming plus juste. En 2023, Taylor Swift est devenue l’artiste mondiale de l’année de Spotify avec plus de 26 milliards d’écoutes sur la plate-forme.
Taylor Swift est l’artiste la plus écoutée sur Spotify en 2023.
Lors du lancement d’Apple Music en 2015, Taylor Swift a annoncé qu’elle allait refuser que son album 1989 soit accessible sur la plate-forme de streaming qui avait prévu un essai gratuit de trois mois au cours desquels les droits de propriété intellectuelle ne seraient pas payés aux interprètes, auteurs, compositeurs et producteurs. À la suite de sa lettre ouverte sur Tumblr où elle dit très clairement « Nous ne vous demandons pas d’iPhones gratuits. Ne nous demandez pas de vous fournir notre musique sans compensation », Apple est revenu sur sa décision et a décidé de verser les droits d’auteurs pendant la période d’essai. Taylor Swift deviendra ensuite l’ambassadrice de la plate-forme.
L’innovation technologique au cœur des concerts
La tournée « The Eras Tour » de Taylor Swift est la plus lucrative de tous les temps, ayant déjà rapporté plus d’un milliard de dollars. Le spectacle de trois heures trente, qui rassemble une quarantaine de titres et nécessite 50 camions, a même causé un tremblement de terre de magnitude 2,3 à Seattle. Sa scénographie très élaborée se compose d’un écran géant et de trois scènes avec des plates-formes mobiles connectées par une rampe, le tout recouvert d’écrans pour générer des effets visuels. Viennent s’ajouter des projecteurs, des lasers, des lance-flammes, des canons à fumée, des feux d’artifice… dans une surenchère technologique.
Taylor Swift crée des images associées à ses musiques dans la foule grâce à des bracelets distribués aux spectateurs. La technologie LED de PixMob a aussi été utilisée par plusieurs artistes en 2022 comme Coldplay (« Music of the Spheres World Tour »), Lady Gaga (« Chromatica Ball »), Imagine Dragons (« Mercury World Tour »), The Weeknd (« After Hours til Dawn Tour ») et Bad Bunny (« The World’s Hottest Tour »). Dès 2015, pour son « 1989 World Tour », Taylor Swift est une des premières à utiliser ces effets visuels, déjà très populaires dans la K-pop. Depuis, elle les intègre systématiquement à ses concerts, avec des fonctionnalités nouvelles à chaque tournée.
Comment fonctionnent les bracelets LED utilisés aux concerts de Taylor Swift ?
Le dispositif s’appuie sur des fréquences radio, des signaux infrarouges ou le Bluetooth pour transmettre aux bracelets les couleurs qui forment des images dynamiques dans le public sans passer par la géolocalisation. Le public devient donc une extension du show dont il est cocréateur pour une expérience encore plus interactive. En tant que pionnière dans cet usage des bracelets LED, Taylor Swift a largement influencé les autres artistes qui l’ont adopté ensuite, tout comme la NBA pour les matchs de basket et la NHL pour ceux de hockey.
Pour le film de sa tournée, Taylor Swift a eu recours à L.A. Drones, une entreprise spécialisée dans les prises de vues aériennes d’événements. La dynamique et l’esthétique des plans sont époustouflantes et ont favorisé le succès du film, proposé dans les cinémas d’une centaine de pays pour offrir aux fans qui n’auraient pas pu y assister en live un show hyperimmersif.
Taylor Swift | The Eras Tour (Taylor’s Version) – Bande-annonce officielle | Disney+
Taylor Swift a aussi innové en distribuant elle-même le film en partenariat avec la chaîne de salles de cinéma AMC, sans passer par un studio comme c’est l’usage. Taylor Swift : The Eras Tour est le concert filmé le plus rentable jamais diffusé au cinéma. Ce film bat le record de vente de billets en 24 heures d’AMC en 103 ans d’existence. Le film a également été projeté au Tech Interactive, renommé « Swift Interactive » pour l’occasion, un cinéma en forme de dôme avec un écran enveloppant de 840 mètres carrés et 13 000 watts de son surround numérique pour être au plus près des conditions réelles du concert.
Réalité augmentée et réalité virtuelle
Les « swifties » (comme se nomment les fans de la chanteuse) contribuent à l’accélération de l’adoption de nouvelles technologies comme la réalité augmentée et la réalité virtuelle. Depuis plus d’une décennie, Taylor Swift s’appuie sur les innovations technologiques pour faire évoluer la façon dont on consomme de la musique et en particulier pour stimuler la vente d’objets physiques face à la domination du digital.
Dès 2012, l’application officielle de Taylor Swift utilisait la réalité augmentée pour permettre à ceux qui faisaient l’acquisition de son album Red d’obtenir du contenu exclusif en 3D. Ce type d’expérience interactive ravit les fans qui se sentent privilégiés, modernes et complices de la star. Leur niveau d’engagement et de loyauté est donc significativement plus élevé.
En 2014, pour l’album 1989, Taylor Swift s’est associée à American Express pour lancer l’application Taylor Swift Blank Space Experience. Grâce à leur smartphone, les « swifties » sont emmenés dans un monde virtuel réplique du décor du clip de la chanson « Blank Space », où ils peuvent interagir avec des personnages et des objets qui représentent des souvenirs et révèlent des photos et des histoires.
Taylor Swift Blank Space Experience, une exploration à 360° d’un monde virtuel.
Pour sa tournée « Reputation » en 2018, Taylor Swift a proposé à ses fans une autre application en partenariat avec Glu, The Swift Life, elle aussi basée sur la réalité augmentée, pour leur donner accès à des filtres personnalisés, à des jeux associés à chaque chanson, et à des visites virtuelles des coulisses.
En 2022, pour l’album Midnights, Taylor Swift noue un partenariat avec Snapchat et l’entreprise BLNK pour développer des lentilles de réalité augmentée qui projettent les « swifties » à Londres ou à New York afin d’y vivre une expérience basée sur l’imagerie de l’artiste. Toutes ces innovations permettent à Taylor Swift de donner plus d’originalité et de valeur aux albums physiques, CDs ou vinyles, et donc d’en augmenter significativement les ventes. En 2023, Taylor Swift a reçu le Prix de l’Innovation aux iHeartRadio Awards pour sa contribution continue à l’industrie musicale.
Un modèle de marketing d’influence
Taylor Swift est un cas d’école de communication multicanal cohérente qui s’appuie sur un grand nombre de plates-formes et de technologies combinées pour donner une image faite pour paraître la plus authentique possible. La carrière de Taylor Swift a connu un essor très rapide en s’appuyant sur une maîtrise parfaite des réseaux sociaux et sur la consolidation progressive d’une relation intime avec sa communauté de fans.
Elle développe un puissant storytelling pour captiver son audience, transmettre des messages engagés, cultiver son originalité et construire sa légende. Star iconique, elle s’adapte continuellement aux nouvelles tendances de la technologie et anticipe même certaines évolutions pour rester à la pointe de l’innovation. Elle joue sans cesse avec les codes de la pop culture et avec son image pour créer le mystère et la frénésie autour de ses projets.
Taylor Swift utilise aussi les réseaux sociaux pour diffuser un discours militant concernant la diversité, l’inclusion, l’égalité, et la protection de l’environnement, sans craindre de faire face aux controverses. Elle fédère sa communauté autour de ces valeurs partagées, ce qui se traduit en une mobilisation sans faille. Cependant, son engagement lui vaut d’être la cible de très nombreuses fake news et théories complotistes. Les « swifties » et leur icône pop pourraient bien [jouer un rôle décisif dans les prochaines élections présidentielles]https://theconversation.com/2024-taylors-version-taylor-swift-et-les-elections-americaines-224015) américaines.