Un nouveau front citoyen contre la transformation de la gare du Nord, à Paris

Politique

Le collectif propose d’élaborer un projet alternatif à celui de la SNCF et de Ceetrus basé sur deux axes : « la sobriété budgétaire et l’écologie ».

Un troisième front s’ouvre contre le projet de rénovation et d’agrandissement de la gare du Nord, à Paris, porté par la SNCF et la foncière commerciale du groupe Auchan, Ceetrus. Un collectif associatif met en place une « convention citoyenne », avec l’objectif d’élaborer un projet alternatif. Un premier comité de pilotage doit se réunir lundi 16 décembre, pour fixer les bases de ce travail en commun.

Après un aréopage d’architectes et d’urbanistes renommés, qui ont dénoncé dans une tribune au Monde un projet « inacceptable », « absurde » et « indécent », après la Ville de Paris, dont l’exécutif a appelé la SNCF à « revoir » sa copie de fond en comble, c’est donc un front citoyen qui se constitue contre cette opération à 600 millions d’euros : « Pour le groupe Auchan, il s’agit ni plus ni moins de faire de la gare du Nord une immense galerie commerciale consacrée au luxe », estime ce collectif baptisé « Retrouvons le nord de la gare du Nord ».

Mercredi 11 décembre, l’assemblée constitutive de cette convention citoyenne a réuni une cinquantaine de personnes : des membres de comités de quartier, d’associations de défense de l’environnement et du patrimoine et du Collectif des associations citoyennes, des militants écologistes, des représentants de communes de Seine-Saint-Denis et d’associations d’usagers des transports, mais aussi des membres de partis politiques comme Génération.s, La France insoumise, le Parti communiste français et Europe écologie-Les Verts.

« Deux priorités : la sobriété budgétaire et l’écologie »

« Dans le projet actuel, les transports sont une question subsidiaire. Nous voulons montrer qu’il est possible de faire autre chose, autrement, avec deux axes : la sobriété budgétaire et l’écologie », défend Serge Remy, l’un des animateurs du collectif, membre des associations France nature environnement et La Seine n’est pas à vendre.

Pour moderniser et désengorger la première gare d’Europe avant les Jeux olympiques de Paris en 2024, la SNCF et Ceetrus prévoient de construire le long de la gare des dizaines de milliers de mètres carrés de commerces, de bureaux et de restaurants au-dessus d’un nouveau terminal de départs. La rénovation de la gare et le doublement des espaces réservés aux voyageurs seront entièrements payés par l’opération immobilière.

« Nous nous sommes procurés le programme initial de l’appel d’offres, avec l’objectif de répondre aux enjeux de la gare en changeant de méthode, sans le volet commercial », explique Bernard Landau, ancien directeur-adjoint de l’urbanisme à la Ville de Paris et membre du collectif. Le fruit de ce travail est destiné à alimenter le débat, alors que le collectif se dit prêt à attaquer le permis de construire en justice, s’il était délivré par le préfet de région.


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