Tesla : « Elon Musk s’imagine comme le Ford du XXIe siècle »

Economie

La firme californienne, qui estime bien connaître ses clients et récolter suffisamment de données sur l’usage de leurs véhicules, a annoncé qu’elle allait leur proposer des contrats d’assurance avec des prix compétitifs, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Pertes & profits. Dans l’adversité, ne jamais marquer de pause. Malmené par la Bourse, confronté à des difficultés de production et de distribution, le trublion de l’industrie automobile mondiale Tesla trace son sillon. Producteur de panneaux solaires, de batteries et, bien sûr, de voitures électriques, Elon Musk s’imagine comme le Ford du XXIe siècle, réinventant les codes du business en renouant avec le rêve de l’intégration verticale : de la génération d’électricité aux services en tous genres autour de la voiture. Dernière brique en date, l’annonce, sur son blog, mercredi 28 août, que la société allait proposer à ses clients des contrats d’assurance.

Comme il l’indique lui-même, son intention est de proposer des contrats entre 20 % et 30 % moins chers à ses seuls clients. Il estime bien les connaître, récolter suffisamment de données sur l’usage de leurs véhicules pour affirmer que, grâce à la sûreté de ses engins, ils ont moins d’accidents que la moyenne et devraient donc payer moins cher. Il est vrai que ses acheteurs se plaignent régulièrement de tarifs prohibitifs. La Tesla Model S serait ainsi l’une des voitures les plus chères à assurer dans sa catégorie. Non pas que les conducteurs soient des risque-tout pied au plancher, mais parce que les frais de réparations d’un tel véhicule seraient particulièrement élevés.

La tentation de faire le tri

Pour l’instant, l’expérimentation sera modestement réservée à la Californie, seul Etat où la firme dispose d’une licence de courtier en assurance. Mais l’intention affichée est bien de s’étendre à tout le pays. De même, l’entreprise s’est alliée à un spécialiste, Markel, filiale de la State National Insurance Company. Mais, selon le Financial Times, elle n’exclut pas de devenir assureur de plein droit. Une différence majeure. Nombre de constructeurs passent des accords avec des assureurs, mais ils ne se risquent pas à basculer dans ce métier de financier à haut risque et extrêmement régulé. Même si le développement de l’électronique embarquée dans les automobiles, la connectivité et les voitures autonomes sont en train de changer la donne.

Historiquement, l’assurance s’est construite sur l’idée de la mutualisation des risques. Plus ces derniers sont nombreux, plus le nombre d’adhérents doit être grand pour que les conducteurs prudents financent ceux qui le sont moins ou qui ont eu moins de chance. La tentation est désormais grande de faire le tri grâce à la masse de données recueillies, et donc la connaissance de ses conducteurs. Mais tous les professionnels savent qu’aller trop loin dans ces pratiques aboutit à tuer le concept même d’assurance.


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