SNCF?: la retraite des cheminots, victime collatérale de la réforme

Politique

Le gouvernement a exclu ce dossier sensible de son projet de transformation ferroviaire, mais le système risque de se retrouver déséquilibré.

C’est un sujet explosif que l’exécutif a pris soin de mettre de côté – pour le moment. En dévoilant les grands axes de la transformation de notre système ferroviaire, Edouard Philippe avait martelé, le 26 février : « Rien dans le texte que nous présenterons au Parlement ne concerne les retraites des cheminots. » Celles-ci, avait précisé le premier ministre, seront appelées à évoluer dans le cadre de la réforme systémique qui devrait être lancée d’ici à l’été 2019 et dont l’entrée en vigueur va s’étaler sur plusieurs années.

Or, la décision de ne plus appliquer l’actuel statut des agents de la SNCF aux futurs embauchés va sans doute intervenir avant ce « big bang » des retraites et aura, du même coup, des incidences pour le système de pension des personnels de l’entreprise publique : comme c’est déjà le cas des contractuels engagés par celle-ci, les nouveaux entrants devraient non pas cotiser à la Caisse de prévoyance et de retraite (CPR) des cheminots, mais au régime général, piloté par la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV).

Problème : la CPR est confrontée, depuis des années, à un important déséquilibre démographique. La SNCF avait massivement recruté, après la seconde guerre mondiale, pour reconstruire son réseau. Puis ses effectifs n’ont fait que décroître. En 2016, on dénombrait près de 146 000 cotisants pour 264 000 pensionnés – dont 87 000 au titre de la réversion, accordée aux conjoints survivants.

Controverses récurrentes
 

Résultat : les recettes de la CPR ne couvrent pas ses besoins de financement et l’Etat doit lui apporter une contribution d’équilibre (3,3 milliards d’euros, il y a deux ans). Le déficit risque de se creuser un peu plus, avec l’accélération de la diminution du nombre de cotisants, induite par la fin des « embauches au statut ». « Comment va-t-il être financé ? Ce sera l’une des questions, dans le débat entre l’Etat, la SNCF et les syndicats, que de savoir qui paye le coût de cet...cotiser à la Caisse de prévoyance et de retraite (CPR) des cheminots, mais au régime général, piloté par la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV).

Problème : la CPR est confrontée, depuis des années, à un important déséquilibre démographique. La SNCF avait massivement recruté, après la seconde guerre mondiale, pour reconstruire son réseau. Puis ses effectifs n’ont fait que décroître. En 2016, on dénombrait près de 146 000 cotisants pour 264 000 pensionnés – dont 87 000 au titre de la réversion, accordée aux conjoints survivants.

Controverses récurrentes

Résultat : les recettes de la CPR ne couvrent pas ses besoins de financement et l’Etat doit lui apporter une contribution d’équilibre (3,3 milliards d’euros, il y a deux ans). Le déficit risque de se creuser un peu plus, avec l’accélération de la diminution du nombre de cotisants, induite par la fin des « embauches au statut ». « Comment va-t-il être financé ? Ce sera l’une des questions, dans le débat entre l’Etat, la SNCF et les syndicats, que de savoir qui paye le coût de cet...


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