Plusieurs start-up travaillent sur un vaccin universel contre le coronavirus

Santé

Alors que les différents variants du SARS-CoV-2 font craindre une baisse d'efficacité des vaccins actuels, plusieurs start-up travaillent sur un vaccin universel, capable de produire une réponse immunitaire quelles que soient les mutations. Tour d'horizon des différentes technologies et de leur état d'avancement.

L'apparition de plusieurs variantes du SARS-CoV-2 nous a appris que le virus peut muter d'un moment à l'autre. Pour l'instant, ces mutations ne semblent pas menacer l'efficacité des vaccins actuels, mais d'autres, plus importantes, pourraient annihiler les efforts des campagnes de vaccination en cours. Plusieurs start-up planchent donc sur des vaccins universels, capables de fournir une protection quelle que soit la souche de coronavirus.

Osivax : de la grippe au coronavirus

Parmi ces biotechs, la société lyonnaise Osivax, qui travaillait jusqu'ici sur un vaccin universel contre la grippe. Sa cible : la nucléocapside, un antigène interne du virus qui est très bien conservé entre les différentes souches de coronavirus. « La nucléocapside est conservée à plus de 89 % entre le SARS-CoV-1 apparu en 2003 et le SARS-CoV-2 actuel », assure la start-up. Le problème, c'est que cet antigène, comme il se situe à l'intérieur du virus, n'est pas visible par les anticorps comme les protéines de pointe S, situées à la surface du virus et qui sont la cible des vaccins classiques. Ce type de vaccin repose donc sur la seule réponse immunitaire cellulaire des lymphocytes T. Cette dernière est déclenchée par une protéine contenue dans le vaccin. « Ce qui est assez unique dans notre technologie, c'est qu'on arrive à stimuler l'immunité cellulaire avec un vaccin protéique, sans utiliser les technologies d'ARN messager ou de vecteurs viraux », insiste la jeune pousse, qui espère entrer dans la phase d'essai clinique fin 2021 en collaboration avec l'AP-HP.

 

Phylex BioSciences : un pseudo-virus piqué d’antigènes

D'autres start-up ont adopté une approche différente. C'est le cas de Phylex BioSciences, une biotech installée en Californie mais dont le patron, Pascal Brandys, est français, à l'instar de celui de Moderna. Ce dernier s'est associé à Jens Herold, un spécialiste des coronavirus, qui dirige l'unité biopharmaceutique Boehringer Ingelheim. Les deux hommes avaient déjà cofondé en 2003 une start-up pour développer un vaccin contre le SARS-CoV-1, mais dont les recherches n'avaient pas été menées à leur terme du fait de la disparition du virus. Les deux associés ont donc recréé une nouvelle société, en mars 2020, spécialement pour répondre à la pandémie de SARS-CoV-2.

Phylex BioSciences vise la partie stable de la protéine de pointe S, conservée entre les différentes souches de virus. © NIAID

Phylex BioSciences vise la partie stable de la protéine de pointe S, conservée entre les différentes souches de virus. © NIAID

Comme les vaccins classiques, Phylex BioSciences utilise la protéine S du virus, mais uniquement sur sa partie stable. Une soixantaine de ces fragments sont ensuite assemblés sur une structure 3D imitant la protéine entière dans une particule pseudo-virale. « Les épitopes sont ainsi présentés aux anticorps dans la même configuration que la vraie protéine de pointe, explique Pascal Brandys. Nous avons environ un an de retard sur les vaccins comme Moderna », reconnaît le dirigeant, qui mise sur un essai clinique de phase 3 fin 2021. Mais son vaccin sera efficace sur tous les futurs variants. « Un vaccin universel basé sur les régions conservées du virus est la seule réponse durable de vaccination, étant donné que les mutations vont s'accumuler au fil du temps », assure-t-il.  Phylex Bioscience a d'ores et déjà signé un partenariat avec la société californienne Atum pour la fabrication de son vaccin en grande quantité...

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