Péages gratuits : Vinci veut demander aux automobilistes de payer

Economie

Les usagers n’ayant pas payé pendant les manifestations des « gilets jaunes » vont recevoir une facture.

Un mois après le début du mouvement des « gilets jaunes », l’heure des comptes a sonné pour les sociétés d’autoroutes. Vinci Autoroutes a annoncé, lundi 17 décembre, que les automobilistes devront régulariser les paiements dont ils n’ont pas pu s’acquitter au cours des opérations liées au mouvement qui ciblent les péages, depuis le 17 novembre.

Ceux dont les plaques d’immatriculation ont été détectées par les caméras installées à l’entrée et à la sortie des autoroutes gérées par le groupe devraient donc recevoir une facture par courrier postal. Il ne s’agira pas d’une amende prévue en cas d’infraction.

« Nous sommes conscients du caractère exceptionnel des événements qui ont touché le réseau depuis quatre semaines », a souligné un porte-parole de la filiale du groupe de BTP et de concessions Vinci. « Nous avons donc décidé d’adapter nos procédures pour ne pas pénaliser les usagers en préjugeant de leur bonne foi. »

« C’est l’Etat qui va devoir payer »

La société autoroutière, qui n’est pas en mesure de chiffrer le manque à gagner correspondant aux passages gratuits aux péages, souligne que des usagers ont déjà fait la démarche de venir payer spontanément lors de leur passage gratuit et que la régularisation constitue une mesure de justice vis-à-vis d’eux, comme vis-à-vis des millions de personnes qui ont continué de payer l’autoroute les semaines passées.

Le ministre de la transition écologique, François de Rugy, s’est toutefois montré très sceptique sur Europe 1 quant à la possibilité pour l’entreprise de réclamer des comptes :

« On ne peut pas faire cela. En réalité, sans doute que c’est l’Etat qui va devoir payer une grande partie de la facture, et donc, ça va être une dépense supplémentaire (…) ou sinon cela sera répercuté d’une façon ou d’une autre sur les tarifs d’autoroute, ce qui est bien dommage parce que les Français qui n’avaient rien à voir avec les casseurs ne devraient rien avoir à payer. »

Le porte-parole du gouvernement a également jugé « incongrue » la décision de Vinci Autoroutes. « Ce n’est pas une bonne manière de procéder dans la période », a déclaré mardi Benjamin Griveaux sur franceinfo. « J’invite les cadres dirigeants du groupe Vinci à aller sur les rond-points. Il faut savoir entendre ce que les Français ont dit » , a-t-il ajouté.

La barrière de péage de Bandol incendiée

La ministre des transports, Elisabeth Borne, doit recevoir mardi en fin d’après-midi des représentants des sociétés concessionnaires « pour faire un point de situation sur l’état des perturbations en cours, à quelques jours d’un week-end de grands départs, et les dégradations rencontrées sur le réseau ». Des représentants du ministère de l’intérieur seront également présents.

Dimanche, Vinci Autoroutes, qui exploite la plupart des autoroutes du sud de la France, a été le premier à évaluer le coût des dégradations qui ont affecté quotidiennement près de 250 sites sur l’ensemble de son réseau, déplorant une facture de « plusieurs dizaines de millions d’euros ».

Dernière dégradation en date, la barrière de péage de Bandol, sur l’autoroute A50, a été incendiée au cours de la nuit de lundi à mardi. Dix-sept personnes ont été interpellées et placées en garde à vue pour cet incendie volontaire qui a détruit « deux à trois cabines » de péage, a précisé une source policière. L’autoroute, qui relie Marseille à Toulon, a été fermée dans les deux sens.


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