Pauvreté, l’état d’urgence

Politique

Mal-logement, chômage… La pauvreté frappe 13 % des Français et 19,1 % des moins de 18 ans. Le plan d’action du gouvernement, attendu mi-septembre, risque de ne pas suffire pour enrayer les « inégalités de destin ».

Il appelle cela la « scoumoune ». « La dèche, quoi », précise Damien Moreau, la petite vingtaine, le ton goguenard. « La panade, la mierda, la super-glu des galères. » Rasé de près, il enfourche son vélo pour rejoindre l’ami avec qui il partage un studio, près de Paris. Depuis qu’il a décroché de son BTS vente, il alterne inactivité et petits boulots. « Des jobs de livreur en autoentrepreneur, des contrats courts. »

Les bons mois, il tourne autour de 1 100 euros. Les autres, il « bidouille ». « Je fais gaffe à tout. Je repère les plans gratuits pour sortir quand même avec les copains : on me prend pour un écolo radin, un militant de la décroissance, sourit-il. J’aime autant, ça sonne plus chic que pauvre. Même si j’ai l’habitude : la scoumoune, je suis né dedans, et mes parents, tous deux au chômage, aussi. »

Emmanuel Macron, lui, appelle cela les « inégalités de destin ». « Selon l’endroit où vous êtes né, la famille où vous avez grandi, votre destin est le plus souvent scellé », déclarait-il le 9 juillet, pour défendre son ambitieux plan antipauvreté. Celui-ci était attendu cet été, dans la foulée des concertations entamées fin 2017 par le délégué interministériel dédié au sujet, Olivier Noblecourt. Il sera finalement présenté mi-septembre. 

Distribution de petits-déjeuners gratuits dans les écoles, allongement de la période obligatoire de formation de 16 à 18 ans ou, encore, versement unique des allocations… Si les pistes évoquées sont jugées prometteuses par les associations, certaines redoutent néanmoins que les moyens dégagés ne soient pas à la hauteur.

Car les signaux envoyés par l’exécutif sont ambigus. En juin, le président a qualifié de « pognon de dingue » les sommes consacrées aux minima sociaux. Si le minimum vieillesse (833 euros) sera revalorisé de 35 euros en 2019 et 2020, les allocations familiales, APL et pensions progresseront de 0,3 % seulement...


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