Nicaragua : nouvel assaut contre le bastion rebelle de Masaya, l'Église envoie ses évêques

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Les affrontements se poursuivent au Nicaragua avec un nouvel assaut des forces de l'ordre lancé jeudi contre les rebelles de Masaya. Face à ces violences, l'Église a décidé de réagir en envoyant ses évêques sur place.

Les forces de l'ordre du Nicaragua ont lancé, jeudi 21 juin, un nouvel assaut contre la ville de Masaya, déclarée en rébellion par ses habitants, et les évêques catholiques ont décidé de se rendre sur place "pour éviter un nouveau massacre".

Alors que l'Église avait l'espoir de voir repartir le dialogue national, suspendu depuis lundi, l'annonce de cette offensive, qualifiée de "disproportionnée" par le secrétaire de l'Association nicaraguayenne (pour les) droits de l'Homme (ANPD), Alvaro Leiva, a ravivé les craintes de violences.

"C'est incohérent de parler de dialogue et d'être en train d'assassiner le peuple à tour de bras", a-t-il dénoncé. "Je lance un appel au président Ortega pour qu'il arrête la tuerie contre le peuple de Monimbo", quartier indigène de Masaya ciblé selon lui par l'intervention.

Inquiète, l'Église catholique, qui avait appelé à une journée de prières, a annoncé qu'elle envoyait ses évêques sur place. "Nous, les évêques de Managua, avons décidé d'aller ce matin par bus, avec tout le clergé, depuis Managua et jusqu'à Masaya et Monimbo, pour éviter un nouveau massacre, consoler et prier avec notre peuple", a-t-elle indiqué dans un communiqué. "Nous allons dans une mission de paix pour apporter du réconfort et arrêter la violence", a déclaré l'archevêque auxiliaire de Managua, Mgr Silvio Baez.

Depuis le 18 avril, quand ont éclaté les premières manifestations, le Centre nicaraguayen des droits de l'Homme (Cenidh) a dénombré 187 morts et plus de 1 000 blessés.

Les violences sont quotidiennes dans le pays, le plus pauvre d'Amérique centrale, alors que les forces du gouvernement tentent de reprendre le contrôle des villes auto-déclarées en rébellion, notamment Masaya, commune de 100 000 habitants située à une trentaine de km au sud de la capitale Managua et devenue l'épicentre des protestations.

"Nous vivons dans la peur. J'ai vu passer des camionnettes avec des civils armés de fusils AK-47", a raconté à l'AFP Ivania Miranda, une habitante de 53 ans, alors que les violences ont provoqué ces derniers jours au moins 23 morts à Masaya, ainsi que des pillages et incendies.

"Un peuple désarmé est en train d'être massacré"

Selon le leader étudiant Cristian Fajardo, des détonations ont été entendues dans le nord de la ville où "environ 500 hommes encagoulés et fortement armés sont en train d'avancer".

Les habitants restaient enfermés chez eux pendant que des agents anti-émeutes et des hommes masqués et armés parcouraient les rues en tirant et en enlevant les barricades érigées par les riverains, selon des images diffusées par la télévision.

"La douleur au Nicaragua est grande, un peuple désarmé est en train d'être massacré. Les villes sont aux mains de bandits", a dénoncé Mgr Baez dans son homélie de jeudi.

Ailleurs dans le pays, d'autres offensives ont été signalées : ainsi, les cloches des églises ont sonné dans la nuit dans plusieurs villes comme Diriamba (ouest), pour alerter de la présence d'hommes armés tentant de démonter les barricades.

Suspendu depuis lundi, le dialogue entre gouvernement et opposition semblait pourtant sur le point de reprendre, alors que l'exécutif a finalement invité, comme il l'avait promis, des organismes internationaux comme l'Union européenne ou le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme à venir enquêter sur les violences commises.

L'Église comme l'opposition appellent le président Daniel Ortega à permettre l'organisation d'élections générales anticipées en mars 2019 (au lieu de fin 2021). Ce dernier reste muet sur ce point.

La vague de contestation, engagée pour dénoncer une réforme de la sécurité sociale qui a depuis été abandonnée, cible le chef de l'État et son épouse et vice-présidente, Rosario Murillo : le couple est accusé de confisquer le pouvoir et de brider les libertés.


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