Livreurs et géolocalisation : « C’est marrant, on vous a suivi »

France

Plusieurs plateformes de livraison de repas proposent aux clients de suivre sur une carte l’avancée du livreur géolocalisé.

 « C’est marrant, on vous a suivi sur tout le chemin », lui a glissé la première semaine un client à qui il tendait son repas.

C’est comme ça que Jowan Van Langen, 19 ans, étudiant et livreur à vélo pour Deliveroo à Rouen, a appris que ses données de géolocalisation étaient visibles par ceux qui passaient commande. Ce jour-là justement, Jowan était tombé et avait galéré pour se repérer dans la ville qu’il ne connaît pas si bien.

Un point sur une carte

Sur l’appli de Deliveroo, il est un point qui avance sur une carte  : ses clients, comme ceux d’Amazon Prime Now ou de Take Eat Easy, peuvent suivre en direct son trajet, du restaurant jusqu’à chez eux.

S’il se trompe de rue et fait demi-tour pour en emprunter une autre, ils peuvent s’en apercevoir. Ils peuvent aussi deviner qu’il est stoppé à un feu rouge au carrefour juste avant chez eux.

Durant la première réunion d’information de Deliveroo à laquelle Jowan a assistée, au début de l’été, il n’a pas été précisé aux futurs livreurs que la géolocalisation, par ailleurs essentielle au fonctionnement du service (parce que ces applis mettent en relation des livreurs et des restaurants qui sont proches), était indiquée aux clients.

N’ayant jamais commandé son dîner via la plateforme pour laquelle il travaille, il ne s’en était pas aperçu. Il se remémore : 

«  Sur le coup, je me suis senti fliqué. Après je me suis dit que c’était sur les heures de travail et donc que je n’avais rien à cacher.  »

Un côté « addictif »

Morgiane, trentenaire parisienne, est l’une des clientes de l’autre côté de l’écran : quand elle commande à manger, elle suit généralement des yeux le point qui bouge sur la carte. Elle en parle comme quelque chose de quasi hypnotisant, du « gaming » :

« Il y a un côté addictif : je suis la personne comme dans un jeu vidéo... Elle va plus loin, elle recule car elle n’était pas dans la bonne rue, elle monte la côte, tourne et je l’aperçois enfin en regardant par la fenêtre. »

Contrairement au créneau approximatif donné à la pizzeria ou pour une livraison de courses dans un supermarché, elle sait « à la minute près quand il va sonner » à l’interphone. Julie, qui travaille dans le e-commerce, commente :

« C’est un super service quand on a des exigences de rapidité. Avant, on était bloqués à la maison et on n’était pas informés du tout. Ça nous rassure en tant que client. »...

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