Les navettes autonomes Navya, lentes et inadaptées, éjectées de la Défense

Economie

Deux ans après son lancement, l’expérimentation est interrompue. Un échec pour le constructeur français de ces véhicules électriques.

L’expérience – présentée comme une première mondiale dans un environnement aussi complexe – avait vu le jour le lundi 3 juillet 2017. Deux ans après, l’établissement public Paris-la Défense jette l’éponge et met fin, par un sévère constat d’échec, à son expérimentation de transport en minibus électrique et autonome sur le parvis.

« Au terme de l’expérimentation, le bilan global n’est pas satisfaisant, écrit le communiqué diffusé, vendredi 12 juillet, par l’établissement. D’une part, la technologie n’a pas su s’adapter aux mutations de l’environnement urbain. D’autre part, l’objectif de passage en “full autonome” n’a pas abouti. Enfin, la vitesse de circulation de la navette n’a pas réussi à progresser et donc à rendre le service attractif. » 

Financée par Ile-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports dans la région capitale, qui a dépensé plus de 300 000 euros dans l’affaire, l’expérimentation avait pourtant connu un départ prometteur, les six premiers mois de son existence. Plus de 30 000 voyageurs avaient emprunté le minibus de la marque française Navya, mis en œuvre par l’opérateur de transport public Keolis (filiale de la SNCF). L’engin pouvait transporter 15 personnes, et était en théorie capable de se frayer un chemin dans le flux des 500 000 personnes (piétons, vélos, véhicules techniques) qui empruntent chaque jour le plus vaste espace piétonnier d’Europe.

Un modèle fragile

Les indices de satisfaction étaient même excellents : 97 % d’usagers satisfaits, 88 % de personnes prêtes à retenter l’expérience. Mais, rapidement, les choses se sont gâtées. A la rentrée 2017, contrairement à la promesse initiale, il s’est révélé impossible de faire fonctionner la navette sans un opérateur de secours à son bord. Puis, en décembre 2017, un des véhicules a connu un problème technique qui a entraîné une immobilisation des trois minibus pendant six mois.

L’expérimentation a été relancée en juin 2018 avec une navette en moins. Las ! Le service ne s’est guère amélioré, perturbé par des contraintes techniques et l’aspect constamment mouvant de cette fourmilière humaine qu’est le parvis de la Défense. « L’exploitation du service a été complexe, en raison de difficultés liées à la connexion (effet de canyon urbain du fait de la hauteur des tours) et la forte mutabilité de l’environnement urbain au gré des événements (marché de Noël, foodtrucks, travaux…) », détaille le communiqué de Paris-la Défense.

C’est un revers pour l’entreprise lyonnaise Navya en particulier, et, plus généralement, pour les navettes autonomes destinées à la desserte du dernier kilomètre (l’autre grand constructeur de ces engins étant aussi une entreprise hexagonale, le toulousain EasyMile).

Navya, qui a pour actionnaires minoritaires Keolis et l’équipementier automobile Valeo, connaît plus de succès avec d’autres expérimentations (dont la desserte du quartier de la Confluence, à Lyon). Mais l’échec de la Défense souligne la fragilité du modèle des « navettes autonomes », qui, jusqu’ici, n’ont jamais démontré une capacité à offrir un service de transport à la fois fiable, confortable, régulier et plus rapide que la vitesse d’un piéton.


Source : Les navettes autonomes Navya, lentes et inadaptées, éjectées de la Défense


Facebook Pin It

Articles en Relation

Tempête économique sur le rugby professionnel anglais Le club des London Wasp, dont Raphaël Ibañez, actuel manager général de l'équipe de France, a porté les couleurs entre 2005 et 2009, a été placé en re...
Les mots pour vendre le chocolat des fêtes parlent-ils aux consommateurs ? Image de cookie_studio sur Freepik Image de Freepik Les mots pour vendre le chocolat des fêtes parlent-ils aux consommateurs ? Laurent...
Disney abat ses cartes à collectionner sur le marché : pour le plus grand plaisi... Disney et Ravensburger se sont associés pour lancer Lorcana, leur jeu de cartes à collectionner. Capture d'écran du teaser Disney abat ses cartes...
Comment le Guide Michelin rebat les cartes des restaurants qu’il récompense Image de rorozoa sur Freepik Image de freepik Comment le Guide Michelin rebat les cartes des restaurants qu’il récompense Saverio ...
Luxe et rap : la bonne formule pour une image de marque plus cool ? Le rappeur Orelsan dans un film publicitaire pour le parfum Dior. YouTube Luxe et rap : la bonne formule pour une image de marque plus cool ?...
La mode unisexe, un révélateur des divergences sociétales sur le genre 44 % des représentants de la Génération Z déclarent acheter exclusivement des vêtements conçus pour leur propre sexe, contre 54 % chez...

ACTUALITÉS SHOPPING IZIVA