Les maths, nouvelle équation du secteur de la beauté

Economie

L’intelligence artificielle et la réalité augmentée bousculent la vente de produits de beauté, sur smartphone et en magasin. Les marques recrutent des spécialistes en algorithmes.

L’intelligence artificielle se niche partout dans notre salle de bains. L’appli SkinConsult, dévoilée le 19 février par Vichy, permet d’évaluer les dégâts du vieillissement du visage grâce à un selfie. Rien n’échappera à l’œil de votre smartphone : fermeté, rides, ridules, éclat, taches pigmentaires et pores dilatés sont évalués à l’aune des Atlas du vieillissement cutané établis par L’Oréal, maison mère de Vichy, auprès de 4 000 personnes dans le monde. La marque peut alors juger de l’état de la peau, et l’algorithme de l’appli proposer les soins adaptés. Reste au client à glisser ces crèmes à la vitamine C dans le panier du site Internet de Vichy, accessible depuis SkinConsult.

Fin mars, La Roche-Posay fera de même au service des acnéiques. L’appli Effaclar Spot Scan estimera la sévérité des acnés pour inciter à consulter un dermatologue. « Ce sera le Shazam de la peau », assure Laetitia Toupet, directrice générale de la marque, en faisant allusion à l’appli qui reconnaît des chansons au son de quelques notes.

Son concurrent, Neutrogena, prépare le lancement du Skin 360, à « clipper » sur son smartphone pour « scanner son visage », « mesurer les progrès cutanés » et « faire des recommandations de soins », explique Sylvain Reboul, responsable de la marque en France, filiale de Johnson & Johnson. L’engin est une sorte de loupe d’auscultation : il est équipé de huit LED pour un meilleur éclairage et de lentilles grossissantes. Neutrogena l’a lancé en septembre 2018 aux Etats-Unis. Il sera proposé en Europe fin 2019.

Dans les salons de coiffure, la révolution de la beauty tech est aussi en marche. Wella, marque de coloration capillaire du groupe américain Coty, a mis au point un miroir connecté qui permet à un client d’éviter les mauvaises surprises : son reflet présente son visage avec la chevelure teintée conformément à la couleur que lui propose son coiffeur ! La méthode est censée « fidéliser la clientèle à un salon équipé de cette technologie », explique Elodie Levy, directrice senior de l’innovation digitale de Coty. Le groupe a déjà déployé un autre miroir, dit le « miroir magique », chez Bourjois, à Paris, au Forum des Halles. Grâce à la reconnaissance faciale, son reflet présente le rendu d’un rouge à lèvres. Il suffit à la cliente de soulever le produit devant le miroir. L’effet est saisissant, amusant. Et son impact sur les ventes de Bourjois serait fulgurant.


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