«Le grand débat» de la présidentielle : était-ce vraiment utile ?

Politique

Tous les candidats étaient pour la première fois, mardi soir, sur un pied d'égalité. Un exercice certes démocratique mais bien peu pédagogique et éclairant pour l'électeur.

On l'avait annoncé : ce grand débat à onze, ce serait avant tout LE moment des «petits» candidats. Dès leur arrivée dans le grand studio de la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), lors des préparatifs, ils goûtent le plaisir d'être là, comme les «grands». «Quand les caméras s'allument en rouge, c'est en marche ?» demande Nicolas Dupont-Aignan au réalisateur Jérôme Revon. «Bon, c'est votre jour», lâche, condescendant, Mélenchon en lui serrant la main. «Bah, vous aussi», réplique Dupont-Aignan, agacé. La trotskiste Nathalie Arthaud, candidate LO, est souriante, en chemisier et pantalon.

Plus tendu, François Fillon arpente le plateau, sa conseillère com, Myriam Levy, murmurant à son oreille. Enfin arrive Jean Lassalle : «Ma mère a mis huit jours à me mettre au monde, je n'ai jamais comblé le retard» se justifie-t-il drôlement dans son accent rocailleux.

20h40, ça va commencer, les équipes de BFMTV et CNEWS — qui martèlent le mot «historique» — rameutent les onze candidats pour la photo de famille. Philippe Poutou, l'autre candidat trotskiste (NPA) à la présidentielle, refuse de s'y associer. Et quand Macron veut le tirer par la manche, c'est un niet catégorique.

Quel intérêt pour un second débat le 20 avril ?

Et nous y sommes : chaque candidat est invité à décliner sa profession de foi. Voir ainsi les «stars» Macron, Le Pen, Fillon ou Mélenchon sur un pied d'égalité avec les inconnus Cheminade ou Asselineau suffirait presque au spectacle. Si l'énarque Jacques Cheminade, ex-haut fonctionnaire, assure, mâchoires crispées, se «battre depuis quarante ans contre la dictature de la finance qui gère tout», c'est Poutou, dont le tee-shirt détonne au milieu des costumes-cravates de ses concurrents, qui attaque le plus fort. L'ouvrier chez Ford, «seul avec Arthaud à exercer un métier normal», dézingue d'emblée les «politiciens corrompus»... «et il y en a qui se reconnaîtront autour de la table !»

Puis chacun y va de son monologue, restant dans son couloir hormis de rares piques ici ou là. Format à onze oblige. Au point qu'on peut d'ores et déjà s'interroger sur l'intérêt pour le téléspectateur et électeur : cela permet-il vraiment aux indécis de se forger une opinion ? Et s'interroger aussi sur la pertinence d'en organiser un second avant le 1er tour, comme l'envisage France 2...

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