Le chef de guerre afghan Dostum accueilli à Kaboul par un attentat meurtrier

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Un attentat meurtrier a fait au moins 14 victimes dimanche à Kaboul peu après l'arrivée du vice-président Abdul Rashid Dostum, de retour d'exil en Turquie, qui en est sorti indemne. L'EI a revendiqué l'attaque.

Le général Abdul Rashid Dostum, chef de guerre redouté du nord de l'Afghanistan et premier vice-président; de retour dimanche 22 juillet à Kaboul après un an d'exil en Turquie, a été accueilli par un attentat suicide à l'aéroport.

L'explosion due à un kamikaze a fait au moins "quatorze morts et soixante blessés", selon un dernier bilan du porte-parole de la police de Kaboul, Hashmat Stanikzai. "Neuf membres des forces de sécurité et de la police font partie des tués", a-t-il précisé. L'attaque a été revendiquée par l'organisation État islamique (EI) via son agence Aamaq.

L'attentat a frappé aux portes de l'aéroport alors que le convoi officiel quittait les lieux au milieu d'une foule dense. Selon son porte-parole, le général ouzbek est "indemne", en revanche des victimes sont à déplorer parmi les spectateurs, a indiqué Najib Danish, porte-parole du ministère, sans autres détails.

Accueilli en héros

Accusé de torture sur un rival fin 2016, Abdul Rashid Dostum, qui avait quitté le pays en mai 2017 pour échapper à la justice, a été accueilli en héros par une délégation d'officiels afghans et des dizaines de partisans, principalement des membres de la communauté ouzbèke.

Dostum, qui doit reprendre ses fonctions de vice-président malgré l'enquête à son encontre, a gagné ses bureaux de vice-président, devant lesquels de nouveau des centaines de partisans l'attendaient, juste après son atterrissage.

D'ethnie ouzbèke, âgé d'une soixantaine d'années, Dostum collectionne depuis des décennies les faits de guerre et les pires exactions, comme la mort de 2 000 talibans enfermés dans des conteneurs.

Une enquête a été ouverte en janvier 2017 par la justice afghane sous pression des Occidentaux après qu'il eut ordonné à sa garde personnelle de capturer son rival Ahmad Ishchi, un ancien gouverneur sexagénaire, de l'avoir séquestré et fait torturer. Embarrassé, car Dostum est vice-président d'un pouvoir aux équilibres délicats, le président Ashraf Ghani avait dû se résoudre à cette enquête après l'indignation de responsables des États-Unis, de l'Union européenne et du Canada.

Poussée de l'EI dans le nord

Le gouvernement afghan se trouve dans une situation fragile au nord avec la poussée de l'organisation État islamique dans la province de Jawzjan, le fief de Dostum, et celle des talibans dans la province de Faryab.

Des troubles civils ont en outre récemment éclaté, faisant plusieurs morts, après l'arrestation début juillet d'un proche de Dostum, Nizamuddin Qaisari, commandant de la police locale également à la tête d'une milice de plusieurs milliers d'hommes. Il est accusé d'insultes et menaces de mort envers les autorités. Depuis la Turquie, le général Dostum avait dénoncé l'arrestation de son allié et prévenu que la défense du nord "risquait de s'effondrer" face aux talibans et à l'EI.

À l'approche des élections législatives d'octobre et présidentielle prévues en 2019, Ashraf Ghani a besoin de ramener un minimum de stabilité dans le pays mais ses offres de paix aux talibans sont restées jusqu'à présent sans effet.


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