L’avenir des terres de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes à nouveau en discussion

Politique

L’avenir de la ZAD, la zone à défendre, de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), se construit lentement, mais sur une voie encore semée d’embûches, et même parfois de barricades. Lundi 14 mai, une quinzaine de dossiers de projet agricole des zadistes devait être étudiée par le comité de pilotage (Copil) sur l’avenir des terres agricoles de la ZAD, en présence du ministre de l’agriculture, Stéphane Travert.

Au lendemain de cette réunion, alors que de futures conventions d’occupation précaire pourraient être signées dans les prochains jours, à l’instar de ce qui s’est fait, le 24 avril, avec quatre agriculteurs, opposants historiques au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, de nouvelles expulsions de sites illégaux devraient être diligentées. La date retenue serait, selon certaines sources, vendredi 18 mai, en tout cas au lendemain du match de football qui opposera, mercredi, l’Olympique de Marseille à l’Atlético Madrid, en finale de l’Europa League, confrontation qui mobilisera de nombreuses forces de l’ordre.

Ces nouvelles expulsions concerneraient quatorze ou quinze squats sur la soixantaine restants et ne devraient pas toucher les lieux pour lesquels des dossiers d’activité agricole ou artisanale ont été déposés à la préfecture. Cela n’empêchera pas de nouveaux affrontements entre zadistes et gendarmes mobiles, qui pourraient être d’autant plus durs que les occupants, au nombre de plusieurs centaines avec les soutiens venus les renforcer, estiment avoir joué globalement le jeu en déclarant des projets nominaux… et collectifs.

Les quelque cinq cents gendarmes mobiles toujours présents sur la ZAD recevront des renforts pour mener à bien ces opérations toujours délicates. Le 9 avril, ils étaient 2 500 pour détruire une trentaine de sites, déclenchant une véritable bataille rangée dans le bocage.

« Ce qui doit être évacué sera évacué »

Quatre jours après le début de cette première évacuation, le 12 avril, la préfète de région des Pays de la Loire, Nicole Klein, avait annoncé la fin des opérations. Le même jour, interviewé sur TF1, Emmanuel Macron déclarait que « tout ce qui était à évacuer a été évacué ». Des mots accueillis favorablement sur le terrain, car signifiant une phase d’apaisement et de négociation. Mais, le 15 avril, sur BFM-TV, RMC et Mediapart, le chef de l’Etat, en annonçant un nouveau délai pour les zadistes désireux de remettre des dossiers de régularisation, annonçait qu’« à l’issue de ce délai tout ce qui doit être évacué sera évacué ». Le premier ministre, Edouard Philippe, a fixé la date au 14 mai.

Autant dire que l’avenir de la ZAD reste confus. Après avoir été étudiés, le 9 mai, par un comité professionnel de la chambre d’agriculture, la quinzaine de projets présentés au Copil sont sans nul doute les plus aptes à être accueillis favorablement par les membres de ce comité qui réunit, sous l’autorité de Nicole Klein, des élus locaux, des membres des organisations agricoles, de la chambre d’agriculture, du conseil départemental, d’associations, ainsi que de la direction départementale des territoires et de la mer, celle-là même qui, depuis de nombreux jours, œuvre à rendre plus acceptables les dossiers des zadistes.


Parmi ceux-ci, qui mentionnent le nom du porteur de projet, sa date de naissance, son adresse, les parcelles concernées par l’activité, sa profession, ses diplômes agricoles, son expérience professionnelle, son affiliation à la Mutualité sociale agricole (MSA), ainsi que ses parrainages et partenaires, on trouve aussi bien l’« élevage de vaches laitières en agriculture biologique et l’élevage de veaux et bœufs pour la vente directe ou le circuit long », celui de « 80 brebis allaitantes » avec production de viande d’agneau et de laine, du maraîchage, de l’apiculture, de la production céréalière (orge, blé, sarrasin, avoine, épeautre…), des vergers ou encore un « élevage d’escargots de petits gris et gros gris ».


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