L’opération antiterroriste a duré près de trois heures. Lundi soir, la gare du Nord a été évacuée par les forces de l’ordre, le temps pour la BRI de fouiller un train en provenance de Valenciennes. La raison ? Une guichetière de la SNCF avait appelé la police car elle pensait avoir vendu des billets de train à un homme qui, selon elle, ressemblait à un terroriste recherché par la DGSI. Elle avait vu une fiche de signalement le concernant ainsi que deux autres hommes, de nationalité belge et afghane, sur les réseaux sociaux.

 

Ces fiches, diffusées au sein des services de police, n’ont pourtant pas vocation à être publiées sur Internet. Elles servent notamment à organiser discrètement une traque. « C’est un outil important pour nous. Elles permettent aux agents de pouvoir identifier, au cours d’une patrouille, un individu recherché et leur indiquent la conduite à tenir en fonction de la dangerosité de cette personne », explique à 20 Minutes un policier .

Un journaliste les publie sur Twitter

Elles ont été publiées vendredi, sur Twitter, par Jean-Paul Ney, un journaliste suivi par plus de 28.000 personnes, qui, dit-il, travaille sur les questions de terrorisme « depuis 20 ans ». Il affirme à 20 Minutes qu’elles lui ont été communiquées « par des gens dont c’est métier », qui sont « sur le terrain », et qui lui ont donné le « feu vert » pour qu’elles soient diffusées auprès du grand public. « Ce ne sont pas des guignols ! »

 

Certains policiers estiment dangereux de publier ce type de fiches, qui ne sont pas des avis de recherche. « C’est honteux ce qu’il a fait, ça complique forcément le travail des enquêteurs ! S’ils se savent recherchés, ces individus vont se cacher, changer de tête. Ils vont tout faire pour ne pas être reconnus », souligne une source policière.

Jean-Paul Ney estime de son côté qu’une personne traquée aura plus de mal à passer à l’action. Il s’aventure même à dire que si les autorités avaient diffusé plus tôt, en janvier 2015, la photo d’ Amedy Coulibaly, ce dernier ne serait probablement pas passé à l’acte dans l’ Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Ce qu’explique également Me Axel Metzker, qui défend des victimes du terroriste.