Jean-Luc Mélenchon retrouve sa meilleure ennemie Marine Le Pen

Politique

La figure de proue de La France insoumise concentre ses attaques contre le Rassemblement national pour mieux réfuter les accusations de « convergence ».

En football, on appelle cela un « classique » : l’affrontement, à intervalles réguliers, de deux ennemis irréductibles. Depuis deux semaines, Jean-Luc Mélenchon est revenu à la confrontation directe avec Marine Le Pen. Dans deux notes de blog successives, le leader de La France insoumise ne retient plus ses coups contre la députée du Pas-de-Calais.

Il la décrit comme une adhérente du « club du système », estimant que les « élites » la dédiabolisent et la traitent avec « tendresse » quand lui serait montré du doigt comme un danger pour la démocratie. « Le Pen bénéficie dorénavant de la bienveillance qui se transforme à mon sujet en une inépuisable hargne. Il est loin le temps où la récusation du lepénisme mobilisait tous les bons esprits de ce pays », écrit-il ainsi le 20 janvier.

Duplicité des élus du rassemblement national

Il continue en dénonçant la duplicité des élus du Rassemblement national (RN) qui assurent être du côté des « gilets jaunes » alors que leurs votes au Parlement prouveraient le contraire : « Sur la démocratie et l’intervention du peuple dans les institutions, ils ont clairement marqué une distance avec nous lorsqu’ils ont voté contre notre amendement proposant d’instaurer le référendum révocatoire pour les parlementaires. Ils ont également voté contre la convocation d’une Assemblée constituante. (…) Quand les députés insoumis sont à la pointe contre l’irresponsabilité écologique et sociale du gouvernement, la bande de Le Pen est absente. »

Une semaine plus tard, il critique une nouvelle fois les positions de Mme Le Pen quant aux institutions. « L’héritière de Montretout ne doit pas passer beaucoup de temps dans la rue ou sur les ronds-points. Sinon, elle réaliserait la centralité de la critique de la monarchie présidentielle », souligne ainsi le député des Bouches-du-Rhône.

Ce retour à une opposition frontale entre les anciens concurrents aux élections présidentielles de 2012 et 2017 mais aussi à Henin-Beaumont lors des législatives de 2012, marque une évolution tactique chez les dirigeants de La France insoumise (LFI). En effet, depuis l’élection d’Emmanuel Macron, les « insoumis » avaient réservé leurs coups les plus durs, les plus réguliers, au chef de l’Etat. Sûrs de leur position d’opposants numéro un à l’exécutif, les caciques de LFI pensaient faire jeu égal avec le parti majoritaire. Et ne se souciaient guère d’une formation en crise. Pendant cette période, Marine Le Pen était en pleine traversée du désert, se remettant difficilement de son débat catastrophique entre les deux tours de la présidentielle. Elle devait également faire face au départ de son ancien bras droit, Florian Philippot, parti fonder les Patriotes, en septembre 2017.


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