François Bayrou : « Il faut un changement profond de culture et de méthode de gouvernance »

Politique

Dans un entretien au « Monde », le président du MoDem, membre actif de la majorité, tire quelques enseignements de la crise des « gilets jaunes ».

Le président du MoDem et maire de Pau, membre actif de la majorité, François Bayrou, appelle Emmanuel Macron et le gouvernement à un changement de gouvernance à l’issue du grand débat national en réponse à la crise des « gilets jaunes ».

Le regain de violences de samedi montre que la crise des « gilets jaunes », pour Emmanuel Macron, n’est pas derrière lui mais devant lui. En avait-il conscience ?

François Bayrou : Il a toujours eu conscience de la nature complexe de cette crise. Car il y a deux crises en une. L’une représente une atteinte intolérable à notre société, des bandes et des individus qui ont l’obsession de détruire, de brûler, de casser, de mettre à sac. Face à cette volonté d’abattre notre mode de vie, notre pays a le devoir de mobiliser sans aucune faiblesse ses forces de sécurité. L’autre crise est une crise de nature sociale et démocratique, qui fait s’exprimer des frustrations qui fermentaient depuis trente ans au cœur de la société française. Celle-là mérite des réponses profondes.

Emmanuel Macron a déclaré que « tous ceux qui étaient » sur les Champs-Elysées samedi « se sont rendus complices » des violences. Etes-vous d’accord avec ça ?

Les casseurs se servent des manifestations pour trouver un prétexte et un alibi. Et il est vrai qu’il y a très peu de réactions de la part des manifestants non casseurs pour condamner et chasser ces casseurs.

Y a-t-il un problème de maintien de l’ordre ? L’action du ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, semble entachée…

Le souci constant de tous les gouvernements à toutes les époques devant les questions de maintien de l’ordre, c’est d’éviter autant que possible les accidents de personnes. La stratégie qui en découle est-elle aujourd’hui adaptée aux bandes destructrices ? Ce n’est évidemment plus le cas. Des décisions s’imposent et elles sont en train d’être prises.

Le grand débat national devait en théorie permettre de sortir de cette crise…

Les destructeurs ne doivent pas nous détourner de la nécessité d’apporter des réponses à la hauteur de l’attente des Français qui s’est exprimée au long du grand débat. Il y a au moins trois types de frustrations. Frustration sociale, autour de la question du niveau de vie et des inégalités. Frustration de représentation, car de très nombreux citoyens se sentent exclus du fonctionnement des institutions. Frustration démocratique, parce que les sujets qui surgissent lors de chaque campagne présidentielle paraissent aussitôt oubliés.


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