Faute de touristes étrangers, les vacanciers français sauvent la saison

Economie

La baisse du nombre de touristes étrangers, notamment britanniques, a été compensée par les clients locaux, plus nombreux et dépensiers.

Les pieds dans l’eau (fraîche) ou la tête dans les nuages : les « juillettistes » ont usé de circonspection pour choisir leur région de villégiature. Du coup, certains professionnels du tourisme sont ravis, d’autres moins.

« Le mois de juillet n’a pas été exceptionnel mais la hausse des nuitées atteint 3 % par rapport à juillet 2018, qui avait été médiocre. Les partants ont cherché la fraîcheur sur la Manche, la façade Atlantique, en montagne ou dans les zones de lac. En revanche, des destinations phares comme l’Ardèche, la Dordogne, la Corse ou la Côte d’Azur ont souffert », souligne Didier Arino, directeur général du cabinet de conseil Protourisme.

Selon ses estimations au 1er août, la Méditerranée subit ainsi une baisse de 2 % à 8 % des nuitées suivant les territoires, alors que la façade Atlantique et la montagne bénéficient d’une hausse de 3 % à 6 %. « La canicule a eu un impact négatif pour les campings situés dans la moitié sud de la France », confirme Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air, dans un communiqué diffusé le 31 juillet.

Un début d’année décevant

Cela n’empêche pas certains opérateurs nationaux d’avoir le sourire. « Nous avons enregistré une belle progression de notre activité en juillet par rapport à 2018, aussi bien pour les emplacements nus que pour les locations de mobile-homes et chalets. Avec la canicule, toute la côte ouest a connu un vif succès, la Bretagne en tête », avance Linda Aubert, directrice marketing et commerce de Flower Campings, premier réseau français avec 131 campings : « En août, les réservations laissent présager une fréquentation également en hausse par rapport au même mois de l’année dernière. »

Bateaux dans le port de Saint-Briac-sur-Mer, en Bretagne, le 31 juillet. DAMIEN MEYER / AFP

Le 12 juillet, Atout France avait pronostiqué pour la saison estivale, qui court d’avril à septembre, « un niveau de fréquentation relativement équivalent à celui de l’an passé ». « Pour le mois de juillet 2019, un tiers des destinations interrogées prévoient une augmentation de fréquentation, et 60 % une stabilité », indiquait l’organisme chargé de la promotion de la destination France, « concernant le mois d’août, 80 % des destinations estiment que la fréquentation devrait être équivalente à celle d’août 2018 ».

Un soulagement après un début d’année décevant. Entre décembre 2018 et mars 2019, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques, mesurée en nombre de nuitées, a baissé de 2,1 % en France métropolitaine par rapport à l’hiver précédent, selon l’Insee. Un recul tiré par la méfiance des clientèles étrangères (– 3,9 %). « La mobilisation des “gilets jaunes” a pénalisé l’activité hôtelière sur les deux derniers mois de 2018 et les quatre premiers de 2019 », explique Philippe Gauguier, associé du cabinet de conseil In Extenso tourisme culture et hôtellerie, « mais rien de catastrophique. Ce mauvais démarrage peut tout à fait être rattrapé d’ici la fin de l’année ».


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