Alzheimer : la perméabilité des vaisseaux du cerveau mise en cause

Santé

Une étude américaine a trouvé que les personnes qui souffrent le plus de problèmes de mémoire ont aussi des vaisseaux sanguins qui fuient dans le cerveau. Cette découverte permettrait d'imaginer de nouveaux moyens de diagnostiquer, prévenir et traiter la maladie d'Alzheimer.

En France, d'après l'Inserm, 900.000 personnes sont concernées par la maladie d’Alzheimer. Depuis août 2018, les médicaments qui étaient prescrits pour réduire les symptômes de la maladie ne sont plus remboursés, car jugés trop peu efficaces. C'est pourquoi il serait intéressant de trouver de nouvelles cibles de traitement, inexplorées jusqu'à présent.

Ici, des chercheurs de l'université de Californie du sud se sont intéressés à la perméabilité des vaisseaux sanguins du cerveau. En effet, dans un cerveau normal, les cellules des vaisseaux sont particulièrement resserrées pour former une barrière qui empêche des pathogènes, des métaux et d'autres molécules toxiques d'atteindre le cerveau : c'est la barrière hémato-encéphalique. Mais si cette barrière est rompue, il existe un risque de dommages au cerveau.

Rupture de la barrière hémato-encéphalique et troubles cognitifs

Dans cette étude parue dans Nature Medicine, 161 personnes âgées ont passé des tests de mémoire. Les chercheurs ont utilisé l'imagerie cérébrale et l'analyse du liquide céphalo-rachidien pour mesurer la perméabilité des capillaires de l'hippocampe, une région du cerveau importante pour la mémoire. Ils ont trouvé que les personnes qui présentaient le plus de problèmes de mémoire avaient aussi les vaisseaux sanguins qui fuyaient le plus dans le cerveau. Ce phénomène était indépendant de la présence des protéines Tau ou des amyloïdes, des marqueurs connus de la maladie d'Alzheimer. Les chercheurs concluent : « Nos données montrent que les individus présentant un dysfonctionnement cognitif précoce développent des dommages capillaires cérébraux et une dégradation de la barrière hémato-encéphalique dans l'hippocampe. »

La présence de capillaires qui fuient dans le cerveau annoncerait donc de manière précoce des troubles de la mémoire et une maladie d'Alzheimer, avant l'apparition de molécules toxiques. Des marqueurs vasculaires pourraient donc servir au diagnostic précoce. Ces travaux suggèrent aussi de nouvelles cibles pour la prévention et le traitement de cette maladie neurodégénérative.


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