A Toronto, le projet de « ville Google » en zone de turbulences

Economie

La province canadienne de l’Ontario souhaite revoir le partenariat noué avec Sidewalk Labs, une société sœur de Google, pour développer une « smart city » futuriste.

Sur la rive du lac Ontario, à Toronto, « Google City » affronte des vents contraires. La société Sidewalk Labs, filiale d’Alphabet comme Google, développe depuis un an, dans la métropole canadienne, un projet futuriste de « smart city » truffée de capteurs, gérée grâce à une collecte massive de données numériques et des systèmes d’intelligence artificielle. Un aménagement porté par la province, la ville et le gouvernement canadien, associés dans l’organisme Waterfront Toronto, chargé de mener à bien la reconversion de vastes friches portuaires.

Or rien ne va plus entre la province et ses deux partenaires, en désaccord sur ce projet, baptisé Quayside. Le gouvernement progressiste-conservateur de l’Ontario, élu en juin, vient de limoger ses trois représentants au conseil d’administration de Waterfront Toronto, nommés par le gouvernement précédent, dirigé par les libéraux.

Parmi les trois administrateurs remerciés figurent la présidente de Waterfront Toronto, Helen Burstyn, et son directeur exécutif, Michael Nobrega. Le troisième est le président de l’université de Toronto, Meric Gertler. La quatrième représentante de la province, la promotrice Julie Di Lorenzo, avait démissionné au mois d’août, estimant que le partenariat avec Google n’était pas « dans le meilleur intérêt » de Waterfront Toronto ni du Canada.

Le ministre provincial des infrastructures, Monte McNaughton, qui a dénoncé la pression du pouvoir fédéral en faveur de ce projet, a indiqué vouloir lui donner une nouvelle direction, alors que les doutes et les critiques se multiplient sur les conditions de l’accord passé avec Sidewalk Labs et la gestion des données dans le futur quartier.

Polémique sur la confidentialité des données

Le monde de l’urbanisme observe avec une curiosité mâtinée d’inquiétude le développement de ce projet, première incursion à grande échelle d’un géant du numérique dans l’aménagement d’une ville

La situation s’est dégradée mercredi 5 décembre, quand un rapport de la vérificatrice générale de l’Ontario – l’équivalent d’une cour régionale des comptes – a vertement critiqué la gouvernance de Waterfront Toronto et l’accord avec la filiale d’Alphabet, passé selon elle dans la précipitation. Le rapport demande au gouvernement provincial de « réévaluer » le projet. « J’ai été choqué de découvrir que le conseil n’avait eu qu’une semaine pour examiner la plus importante transaction de son histoire avant d’être appelé à l’approuver », a critiqué M. McNaughton, qui a prévenu qu’il « ne spéculerait pas sur ce qui arriverait à l’avenir » à la proposition de Google.


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