Violences contre les maires :  les pistes du gouvernement

Politique

Sébastien Lecornu, ministre chargé des collectivités territoriales, prône notamment une « mutualisation » des polices municipales.

Alors qu’il s’apprête à remonter dans sa voiture, Sébastien Lecornu est retenu par une petite dame en noir, aux cheveux argentés. Elle tient à lui remettre une lettre signée par des habitants de Saubens. Dans cette petite commune de 2 200 habitants en Haute-Garonne, le maire, Jean-Marc Bergia, a été victime fin juillet d’une violente agression alors qu’il tentait de s’interposer pour empêcher de gens du voyage de s’installer illégalement sur un terrain protégé. A travers cette agression, témoigne-t-elle, c’est toute la commune qui a été prise à partie.

Ce vendredi 30 août, le ministre chargé des collectivités territoriales est venu pour témoigner de sa solidarité avec M. Bergia, mais aussi avec l’ensemble des élus qui, comme lui, ont été exposés à des attaques physiques ou verbales. Au cœur de l’été, Jean-Mathieu Michel, le maire de Signes, dans le Var, y a laissé la vie, renversé par une camionnette alors qu’il tentait de s’interposer pour empêcher ses occupants de décharger illégalement des gravats. « Ce qui nous guette, c’est le risque d’une forme de banalisation de cette violence qui gagne la société. On ne peut pas tout accepter », explique M. Lecornu, qui, après s’être entretenu avec le maire, a échangé avec l’ensemble du conseil municipal et des élus haut-garonnais.

L’occasion pour le ministre d’ébaucher quelques pistes de réflexion, alors qu’il doit recevoir au ministère, le 12 septembre, une douzaine de maires victimes eux aussi d’incivilités, avant l’examen au Sénat du projet de loi dit « engagement et proximité », qui débutera en octobre. De son côté, le Sénat a ouvert sur son site une plate-forme de consultation des maires sur les menaces et les agressions auxquelles ils sont confrontés. Plus de deux mille contributions ont déjà été recueillies.

Menacé avec une tronçonneuse

S’appuyant sur le rapport présenté le 10 juillet par les députés Jean-Michel Fauvergue (LRM) et Christophe Naegelen (UDI et Indépendants), M. Lecornu entend notamment explorer l’idée d’une « mutualisation » des polices municipales. Les petites communes, en effet, ne disposent pas, car elles n’en ont pas les moyens, d’effectifs de police municipale. Il s’agirait de favoriser la mise à leur disposition, sous l’autorité du maire en sa qualité d’officier de police judiciaire, d’agents de police municipale en certaines occasions. Une forme de territorialisation, en quelque sorte, de la police municipale.


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